Alstom et Hitachi décrochent le contrat de construction des rames de la futur LGV britannique HS2

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Alstom et Hitachi Rail viennent de décrocher un contrat britannique pour fournir 54 trains à grande vitesse pour la future ligne Londres-Birmingham. D’ordinaire concurrents, c’est conjointement cette fois que les deux entreprises remportent ce contrat à plus de 2,3 milliards d’euros. La production sera réalisée au Royaume-Uni à partir de 2025, et donnera naissance au TGV le plus rapide d’Europe.

Un nouveau contrat pour la ligne Londres-Birmingham

La Grande-Bretagne passe à la vitesse supérieure dans la révolution ferroviaire de la grande vitesse. Début décembre, un contrat de 2,3 milliards d’euros a été signé par la société High Speed Two (HS2) avec la coentreprise Alstom-Hitachi High Speed (HAH-S) pour la construction de 54 trains à grande vitesse reliant Londres à Manchester. Cette commande, répartie à 50/50, comprend le développement, la construction mais également la maintenance de ces rames pour une durée de douze ans.

Ces trains à grande vitesse seront capables de rouler à 360 km/h, devenant ainsi le train « le plus rapide d’Europe ». La production sera réalisée au Royaume-Uni, à partir de 2025. Les premiers trains devraient entrer en service entre 2029 et 2033. 

Cette future ligne est la première ligne construite au nord de Londres depuis 150 ans et sera la deuxième ligne à grande vitesse du pays après HS1, empruntée dans le sud-est de l’Angleterre par l’Eurostar. Les travaux du premier tronçon de la ligne ont débuté en avril 2020, et comptent plusieurs grandes entreprises françaises du BTP comme Vinci et Eiffage. 

« HS2 offre une occasion historique de métamorphoser la Grande-Bretagne en construisant un réseau de transport durable, adapté au XXIe siècle.  », a déclaré Nick Crossfield, Directeur Général d’Alstom pour le Royaume-Uni et l’Irlande, dans un communiqué.

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Des trains dotés de haute technologie

Ces trains seront les plus rapides et les plus perfectionnés d’Europe, notamment grâce aux années d’expérience dans les TGV accumulées à travers le monde par Hitachi Rail, Alstom et Bombardier Transport. 

Les nouvelles rames, d’une longueur de 200 mètres, seront composées de huit voitures, avec deux voitures motrices encadrant les six restantes. Les trains disposent d’une capacité d’accueil de 500 voyageurs, et 1 000 avec des rames doubles. 

Les nouveaux trains seront équipés de la dernière technologie japonaise de trains à grande vitesse (« Shinkansen ») ainsi que de la technologie peu bruyante du pantographe, permettant de collecter l’énergie des câbles électriques via un bras articulé. 

Les deux constructeurs insistent également dans leur communiqué sur les très hauts niveaux de fiabilité et les avancées technologiques de ce train dont les voyageurs pourront bénéficier. « La plateforme de trains à grande vitesse d’Alstom et Hitachi a recours à des niveaux de technologie informatique intelligente encore jamais vus. Le système informatique intégré comprend des capteurs de pointe qui permettent d’identifier des enjeux potentiels et d’assurer des trajets fluides et sans mauvaises surprises pour les voyageurs. ». Les voyageurs auront accès à une connexion Internet sans fil simple et à haut débit et bénéficieront d’informations enrichies sur leur voyage via plusieurs canaux. 

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Des retombées favorables sur l’économie britannique

Le nouveau parc sera construit au Royaume-Uni, dans les usines d’Hitachi Rail de Nexton Aycliffe, situées au nord de l’Angleterre, et d’Alstom à Derby, situées dans le centre. 

Dans son usine de Newton Aycliffe, mise en service en 2015 et qui emploie 700 personnes, Hitachi Rail a récemment investi 8,5 millions de livres dans des installations de soudage et de peinture sur mesure, portant son investissement total à 110 millions de livres. Cette nouvelle installation permettra l’assemblage et l’aménagement de la carrosserie du véhicule.

Les trains seront ensuite amenés vers l’usine d’Alstom à Derby, qui emploie actuellement 2 000 salariés, et où les trains seront équipés avec tous les composants restants, principalement les intérieurs, les installations électriques et les bogies. 

Selon le communiqué, le contrat pour le matériel roulant de HS2, qui comprend douze ans de maintenance, devrait permettre la création et la pérennisation de plus de 2 500 emplois. 

Le contrat servira également de tremplin pour de nouveaux investissements dans l’éducation et la formation. Ils s’ajouteront aux partenariats déjà actifs avec les écoles locales et serviront aux 200 apprentis et nouveaux diplômés travaillant déjà pour Hitachi et Alstom. Les deux entreprises se sont engagées pour financer les dépenses liées à la recherche et le développement d’universités britanniques pour un montant de 5 millions de GBP. 

L’attribution de ce contrat devrait donc permettre de dynamiser l’économie britannique et de la niveler par le haut, avec des retombées générales estimées à 1,1 milliard de GBP en valeur ajoutée brute pendant la phase de production des rames.

Une solution plus écologique

Au-delà de son aspect utile, le nouveau parc HS2 représente également un véritable atout écologique. En effet, les trains seront 100% électriques, et représenteront donc une alternative bas carbone aux trajets similaires effectués pour le moment en avion ou en voiture. Son avantage écologique sera croissant au fil du temps, à mesure que l’électricité consommée sur le réseau sera décarbonée durant les prochaines décennies. 

Grâce à la légèreté et au design aérodynamique des trains, ainsi qu’à la toute dernière technologie de traction économe en énergie, le parc HS2 deviendra l’un des parcs de trains à grande vitesse les plus énergétiquement efficaces au monde. Les trains bénéficieront également d’un système de freinage dernier cri à récupération d’énergie, ce qui permettra d’améliorer davantage l’efficacité énergétique tout en réinjectant de l’électricité sur le réseau mondial.

Attendu depuis longtemps par le secteur ferroviaire européen, ce nouveau contrat marque une étape importante dans le déploiement d’un réseau de trains à très grande vitesse sur le territoire britannique.

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Image de couverture :  photo d’illustration.