Le projet de TER à batteries d’Alstom et de la SNCF est sur les rails !

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Alstom et la SNCF poursuivent leur ambition de décarbonation des transports avec leur projet de trains hybrides fonctionnant sur caténaires et batteries. Lancé en 2021, leur projet d’expérimentation consiste à transformer cinq rames bi-modes en remplaçant leurs moteurs diesel par des batteries pour devenir 100% électriques. La première rame TER, qui vient d’entamer ses essais dynamiques, devrait entrer en service commercial dès la fin de l’année.

Des trains plus efficients et moins polluants

Depuis 2021, les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Pyrénées-Méditerranée et Provence-Alpes-Côte d’Azur se sont associées à SNCF Voyageurs et Alstom pour développer ensemble un projet d’expérimentation de trains TER à batteries. Concrètement, le projet consiste à modifier des rames bi-modes électrique-thermique construites au début des années 2000 afin de les rendre 100% électriques en remplaçant les moteurs diesel par des batteries lithium-ion.

L’objectif ici est de diminuer drastiquement les émissions de polluants et de gaz à effet de serre avec une solution de train bi-mode caténaire-batteries qui fait partie des solutions les plus performantes en termes de décarbonation.

« La décarbonation de la mobilité est au cœur de la stratégie d’Alstom et la solution batteries vient compléter notre palette de solutions disponibles, avec l’hydrogène et l’hybridation, pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre de la mobilité », a indiqué Jean-Baptiste Eyméoud, le Président d’Alstom France dans un communiqué.

Une solution qui présente de nombreux autres avantages puisqu’elle permet de recourir à un parc bi-mode existant et de ne pas investir lourdement dans des travaux d’électrification du réseau ferroviaire. Seulement quelques sections seront électrifiées sur des secteurs prédéfinis pour que les trains puissent se recharger par leurs pantographes.

De plus, grâce à ces batteries au lithium rechargeables et disposant de 80 km d’autonomie pour les portions de lignes non électrifiées, l’énergie du freinage peut être récupérée, stockée, et même réutilisée et ainsi optimiser le rendement des moteurs thermiques tout en limitant les pertes d’énergie.

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Des premiers essais réussis

La première commande du projet porte sur cinq rames qui, pour certaines d’entre elles ont près des 20 ans de circulation sur les réseaux des cinq Régions partenaires. Une opération complexe néanmoins, et une première européenne, puisque pour transformer ces cinq rames et les doter d’un nouveau système de traction, le constructeur devra respecter les nombreuses spécifications du train existant comme la masse et le volume ou encore la modification des anciens logiciels.

En fin d’année 2023, la première rame TER confiée par la Région Nouvelle-Aquitaine, sortie de l’usine Alstom de Crespin (Nord) a réalisé ses premiers essais. Elle a débuté avec une phase de mise au point statique et dynamique allant jusqu’à 60 km/h pour vérifier le fonctionnement du train, mais également tester son mode de traction à batteries. Les premiers tests ont permis de montrer le bon déroulement du système de déchargement et de chargement des batteries.

Les essais de validation et de certification jusqu’à 160 km/h ont suivi, avant d’entamer la dernière phase d’essais sur le réseau ferré national (RFN) au début de l’année 2024.

La seconde rame en travaux est celle de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui est en cours de modification depuis déjà plusieurs mois. Les trois autres rames qui appartiennent aux Régions Hauts-de-France, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes, seront quant à elles traitées entre mi-2024 et début 2025.

Pour l’ensemble de ces cinq rames, le budget global s’élève à 40,2 millions, réparti entre la SNCF (6 millions d’euros), Alstom (5,5 millions d’euros), et chaque région du projet (à hauteur de 5,74 millions d’euros chacune).

Aujourd’hui, la décarbonation de la mobilité reste l’un des enjeux primordiaux pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Grâce à sa réduction d’émissions de CO2, sa faible pollution de l’air ou encore sa capacité à développer l’économie des territoires, le secteur ferroviaire coche de nombreuses cases pour agir en tant que levier et devenir un transport durable, en faveur de la transition énergétique.

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