Loop Industries et Suez implantent une usine de recyclage plastique en France

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À l’occasion du sommet Choose France 2022, qui a eu lieu le 17 janvier dernier, le groupe canadien Loop Industries, spécialisé dans le développement de technologies innovantes de recyclage des plastiques, et SUEZ, acteur majeur des services à l’environnement, ont annoncé avoir retenu la France pour l’implantation de leur usine commune de recyclage. Prévue à Port-Jérôme-sur-Seine, en Normandie, l’usine Infinite LoopMC devrait voir le jour d’ici 2025 et permettre d’accélérer la transition vers une économie circulaire.

Augmenter le recyclage en réduisant l’impact environnemental

En Europe, les gouvernements agissent contre l’utilisation du plastique à usage unique, en mettant en place de nouvelles réglementations imposant un seuil minimal de matériaux recyclés à intégrer dans les emballages. Pour répondre à ces lois, les producteurs mondiaux de biens de consommation sont donc de plus en plus nombreux à se tourner vers des solutions plus durables, nécessitant la création de nouvelles usines de recyclage. 

C’est dans ce but que Loop Industries et Suez ont décidé de construire la première usine de recyclage Infinite LoopMC en France, qui apportera une solution aux déchets plastiques actuellement non recyclés. Cette usine s’appuiera à la fois sur la technologie brevetée de Loop qui nécessite peu d’énergie pour recycler durablement les déchets plastiques en préservant la qualité du plastique recyclé, ainsi que sur l’expertise de SUEZ en termes de gestion des ressources. 

La technologie de Loop Industries permet de dépolymériser à basse température les déchets de plastique PET, les fibres de polyester comme les bouteilles d’eau, des emballages ou même textiles. Traité à l’échelle de la molécule, le plastique laisse place à des monomères qui sont ensuite filtrés, purifiés et polymérisés pour créer une résine de PET et une fibre de polyester faites de matières recyclées à 100%. Le modèle de fabrication Infinite LoopMC a été conçu pour pouvoir produire 70 000 tonnes par an de résine PET de qualité vierge.

À sa pleine capacité, l’usine devrait permettre d’économiser plus de 255 000 tonnes de CO2 par an, soit l’équivalent du volume d’émissions produites par la combustion de plus de 108 millions de litres d’essence ou d’un milliard de kilomètres parcourus par un véhicule moyen selon l’entreprise. 

Le projet bénéficie d’un montant d’investissement de 250 millions d’euros, en plus du coût du terrain avoisinant les 1,3 millions d’euros, et permettra la création de 180 emplois à temps plein dans les domaines de la fabrication et de l’ingénierie. 

Le début des travaux de construction démarrera en 2023 pour une mise en service souhaitée en 2025.

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Une usine basée en France

Pour construire cette future usine, les deux sociétés ont choisi un terrain de 130 000 m² à Port-Jérôme, en Seine-Maritime. Le choix du site n’est pas anodin, puisqu’il « offre un emplacement stratégique pour le transport des déchets plastiques via la Seine depuis la région parisienne, et est idéalement situé pour approvisionner les grandes marques françaises de biens de consommation. », précise Loop Industries dans un communiqué.

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Avec plusieurs clients basés en France comme Danone, L’Oréal, ou L’Occitane, le site permettra donc d’aider les grandes marques de la consommation à respecter leurs engagements en faveur du plastique recyclé.

Aujourd’hui, l’entreprise dispose d’un site pilote lancé fin 2021, à petite échelle, et construit à Terrebone au Québec. Deux autres usines identiques à celle de Normandie ont également été annoncées pour 2024 au Québec et 2025 en Corée du Sud.

Avec ce nouveau projet dédié aux solutions de recyclage durables, la France fait un nouveau pas vers une économie circulaire à faibles émissions carbone et se rapproche de ses objectifs communs avec l’Union Européenne en termes de développement durable à l’horizon 2030.

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