L’éolien et le solaire dépassent pour la première fois la production de gaz en Europe

Temps de lecture : 4 min

En 2022, le contexte géopolitique et la crise du marché de l’énergie menaçaient la transition énergétique de l’Europe. Mais face à ces événements historiques, il semblerait finalement que l’Europe soit devenue plus vertueuse dans sa production d’électricité. En effet, selon le Bilan européen de l’électricité 2023 publié par le think tank Ember le 31 janvier 2023, la part des énergies renouvelables ne cesse d’augmenter dans le mix énergétique européen, permettant ainsi à l’éolien et au solaire de dépasser pour la première fois le gaz fossile.

Une transition forte vers les énergies renouvelables

Dans son Bilan « European Electricity Review 2023 » , le think tank anglais Ember revient sur les phénomènes qui ont impacté la demande et la production d’électricité en Europe ainsi que les données qui en découlent. 

Ce bilan est principalement marqué par une accélération de la transition énergétique de l’Europe. L’éolien et le solaire ont réussi un record (22%) en dépassant pour la première fois le gaz fossile (20%) et en restant au-dessus du charbon (16%). 

Un essor qui s’explique par le contexte géopolitique mais aussi le contexte climatique de l’année 2022. En effet, si la guerre en Ukraine a poussé l’Europe à trouver des solutions pour tendre à la souveraineté énergétique, notamment en terme de gaz, la sécheresse historique a également conduit au niveau de production d’hydroélectricité le plus bas depuis au moins 2000, avec une baisse de la production hydroélectrique de 19% par rapport à 2021.

À cela s’ajoute les difficultés rencontrées par le parc nucléaire français, qui a mené à l’arrêt de réacteurs inattendus au même moment où l’Allemagne fermait des centrales nucléaires. Un contexte global qui a conduit à une diminution totale de 16% de la production nucléaire sur l’année en Europe. Pour pallier à ce manque de production, l’Europe a comblé les cinq sixièmes de l’écart de production par une augmentation de la production éolienne et solaire et la baisse de la demande d’électricité. Cependant, le sixième restant a été comblé par une production fossile accrue, passant notamment par un recours au charbon très intense lors du premier semestre 2022, avec une augmentation de sa production de 7% par rapport à 2021. En conséquence, les émissions du secteur de l’électricité de l’UE ont également augmenté de 3,9 % en 2022 par rapport à 2021. Une hausse temporaire et non substantielle donc, puisque l’énergie au charbon n’a augmenté que de 1,5 point de pourcentage pour produire 16 % de l’électricité de l’UE en 2022.

// À (re)lire : 4 technologies pour booster la part du solaire dans le mix énergétique

Des prévisions prometteuses pour 2023

Selon le think tank, l’année 2023 devrait s’inscrire dans la continuité de l’année précédente concernant le recours massif à la production éolienne et solaire, permettant ainsi à l’Europe de s’orienter davantage vers une économie propre et électrifiée. En effet, la part des énergies renouvelables, menée principalement par le solaire et l’éolien, devrait s’intensifier en réponse à la crise de l’énergie.

Une hausse de la production hydraulique ainsi qu’une remise en route du parc nucléaire français sont également attendus pour l’année 2023. Avec une prévision de baisse constante des consommations, le rapport prévoit également une chute massive des combustibles fossiles, aussi bien du charbon que du gaz. Selon le bilan, la production fossile devrait chuter de 20% en 2023, soit le double du précédent record de 2020, établi lors de la pandémie et de la baisse globale de la consommation énergétique.

Ember estime que la production de charbon devrait également continuer à reculer, et que la production de gaz, quant à elle, chutera plus rapidement encore. Une baisse qui s’explique par le prix du gaz, qui devrait rester plus élevé que celui du charbon jusqu’en 2025 au minimum, en se basant sur les prix à terme actuels.

Avec une première historique pour les énergies renouvelables sur l’année 2022, et des perspectives encourageantes sur 2023, l’Europe semble engagée sur la bonne voie dans sa production d’électricité. Reste à voir si les prévisions tiendront leurs promesses au cours des prochaines années.

Prêt.e à rejoindre la Ruche ?
Cliquez-ici

Crédit photo : tous droits réservés