La SNCF lance Addictive4Rail pour développer l’impression 3D dans la maintenance des trains

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En collaboration avec l’école Centrale de Nantes, VLM Robotics, fabricant de cellules agiles robotisées et de la start-up spécialisée dans la production de pièces industrielles, 4D Pioneers, la SNCF lance le consortium Addictive4Rail.
Le projet, qui bénéficie du soutien des pouvoirs publics, devrait accélérer l’industrialisation des technologies de fabrication additive, dans le but d’optimiser la maintenance des trains tout en diminuant ses coûts. À la clef ? Une mutation de la maintenance ferroviaire et une augmentation de la compétitivité du secteur pour une meilleure qualité de service à l’avenir.

La fabrication additive s’infiltre dans la stratégie du ferroviaire

Aujourd’hui, la fabrication additive, qui allie conception numérique et fabrication rapide de pièces mécaniques, par ajouts successifs de couches de matière, dispose de nombreux avantages pour le secteur industriel. Avec des délais de prototypage, d’outillage et d’approvisionnement largement réduits, ce procédé peut s’avérer être un véritable atout pour la maintenance ferroviaire. À ces avantages s’ajoute une diminution des stocks des pièces de rechange pour se rapprocher au plus près de la demande. À l’heure actuelle, la SNCF recense 150 000 références nécessaires à la maintenance des trains, dont de nombreuses petites séries.

Avec Addictive4Rail, la SNCF espère lever certains « verrous » technologiques comme « les dimensions encore limitées des pièces pouvant être fabriquées avec les procédés actuels, le manque de matériaux polymères ignifugés certifiés ferroviaires, le coût de production de pièces finies encore trop élevé pour le marché ferroviaire, ou encore la disponibilité des fichiers 3D décrivant les composants », précise le communiqué.
La fabrication additive permet aussi de réaliser des pièces qui ne sont plus fabriquées tout au long de l’exploitation des trains qui peut atteindre une quarantaine d’années. Cette solution ouvre également de nouvelles perspectives à la fois pour améliorer les composants et les personnaliser mais aussi les rendre plus fiables, légers et silencieux en comparaison des originaux.

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Une première chaîne de production

Pour démarrer ce projet, les membres du consortium ont choisi d’installer une chaîne de production de 150m2 à Saintes, en Charente-Maritime. Située sur l’un des sites du Technicentre Industriel SNCF de Charente-Périgord, elle est destinée à fabriquer et réparer des pièces métalliques ainsi que des polymères via l’impression 3D pour intégrer des trains en exploitation. Deux procédés sont d’ores et déjà en test dans l’usine : le dépôt de filament thermoplastique (FDM) et la fabrication additive métallique par arc-fil (WAAM).

Dès 2026, le consortium travaillera également sur la réalisation de « démonstrateurs ferroviaires », une première mondiale, dont le bogie d’un train, le chariot situé sous les véhicules à grande vitesse.

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Un projet soutenu par les pouvoirs publics

Additive4Rail est l’un des 7 premiers lauréats de l’Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) lancé par le Comité d’orientation de la Recherche et de l’Innovation Ferroviaires (CORIFER) lancé en 2021 pour améliorer la performance, l’exploitation et la maintenance des trains et du réseau ferré. Le projet est financé par la BPI, l’ADEME ainsi que les pouvoirs publics dans le cadre du Plan de Relance et du Programme d’Investissements d’Avenir à hauteur de 10,7 millions d’euros sur les 4 ans de partenariats répartis comme suit : 4,8 millions d’euros pour la SNCF, 2,7 millions d’euros pour l’École Centrale Nantes, 2,4 millions d’euros pour VLM Robotics et 890 000 euros pour 4D Pioneers.

Compte tenu de l’harmonisation européenne des normes de sécurité ferroviaire, déployer une nouvelle méthode de production ainsi que développer des thèses et nouvelles compétences permet à Adictive4Rail de contribuer à l’accélération des usages de ces technologies en France et Europe.

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