« Infinity Train » : Un train électrique capable de se recharger grâce à la gravité

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Début mars, l’entreprise minière australienne Fortescue Metals Group, spécialisée dans l’extraction du fer, a finalisé l’acquisition de Williams Advanced Engineering (WAE), une société spécialisée dans les solutions de performances écoénergétiques. 

Pour marquer le début de leur collaboration, WAE et Fortescue ont présenté le projet du premier train à énergie gravitationnelle qui émet aucune émission CO2. Baptisé « Infinity Train », il sera destiné au transport de minerai de fer et soutiendra la stratégie de Fortescue qui souhaite devenir un acteur majeur du transport industriel vert.

Régénérer de l’électricité

Pour que ce projet aboutisse, le groupe a annoncé avoir mis en place un plan de 50 millions de dollars pour développer une technologie inédite à déployer sur l’Infinity Train : des batteries électriques régénérantes.

Le projet de train de minerai de fer électrique utilisera l’énergie gravitationnelle pour recharger ses systèmes électriques à batterie, « sans aucune exigence de charge supplémentaire pour le voyage de retour pour recharger », précise le communiqué du groupe. Concrètement, les batteries seront capables de se recharger elles-mêmes avec l’énergie générée par le freinage sur des tronçons du réseau en descente et également lorsque le train sera plein.

Le freinage permettra de transformer l’énergie cinétique du train en mouvement en énergie électrique, lui permettant d’arriver à destination sans systèmes électriques complémentaires. Sur le trajet vers l’usine de traitement, le train dispose de suffisamment de pentes pour bénéficier de ce freinage régénératif. 

Cette solution, déjà utilisée chez certains modèles de voitures électriques ou hybrides, présente de nombreux avantages, et notamment celui de nécessiter d’aucune infrastructure supplémentaire de production d’énergie renouvelable ou de recharge.

Un train électrique zéro émission

Avec le développement de cette technologie, l’entreprise entend réduire les émissions de CO2 mais également supprimer le diesel de ses opérations sur rail. À l’heure actuelle, Fortescue dispose d’une flotte de 54 locomotives capables de tracter chacune 16 wagons sur plus de deux kilomètres et de transporter 34 404 tonnes de minerais de fer sur l’ensemble de son réseau de chemin de fer. Un exercice qui demande une grande quantité de combustibles fossiles puisque, selon les chiffres de la société, l’entreprise a consommé 82 millions de litres de diesel sur l’année 2021, soit 11% des émissions du groupe. 

Ce train, prévu pour 2024, devrait être mis en place pour toutes les opérations de la société, lui permettant ainsi de se détacher du diesel d’ici 2030 et de systématiser l’utilisation de son Infinity Train. Elle espère par la suite commercialiser son projet à l’échelle mondiale. 

« Le train Infinity poursuit la marche inexorable de FFI [ Fortescue Future Industries ] pour changer l’attitude du monde vis-à-vis de la production d’énergie. Amener les chefs d’entreprise et les politiciens du monde entier à réaliser que les combustibles fossiles ne sont qu’une source d’énergie et qu’il en existe d’autres qui émergent rapidement, qui sont plus efficaces, moins coûteuses et vertes. », a déclaré le Dr Andrew Forrest, fondateur et président de FFI, la société verte de Fortescue chargée de gérer le projet. 

En plus de réduire l’impact ferroviaire, le projet devrait également permettre de baisser drastiquement les coûts d’exploitation et de maintenance, et ainsi créer des opportunités de productivité. Grâce à ce système, les deux groupes espèrent faire de l’Infinity Train la locomotive électrique à batterie la plus efficace du monde.

Ce projet marque l’engagement de Fortescue à accélérer sa transition pour atteindre zéro émission nette d’ici 2030 pour devenir une société mondiale d’énergie et de ressources vertes.

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