Expo 2020 Dubaï : La durabilité au coeur des infrastructures

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Retardée d’un an à cause de la pandémie, l’exposition universelle 2020 de Dubaï a finalement ouvert ses portes en octobre dernier pour une durée de six mois. Axé sur le thème « Connecter les esprits, Construire le futur », l’événement s’articule autour de la place centrale Al Wasl Plaza, le plus grand dôme jamais construit, servant d’espace de projection à 360 degrés. L’exposition s’articule autour de trois sous-thématiques : Opportunité, Mobilité et Durabilité, et permet d’accéder à 192 chefs d’œuvre architecturaux.
Pour l’occasion, chaque pays participant dispose de son propre Pavillon pour faire découvrir aux 25 millions de visiteurs attendus leur culture et leurs réalisations. Des constructions impressionnantes et engagées en termes de durabilité qui valent le détour et dont on vous donne un aperçu dans notre article.

Le Pavillon France

Conçu par les cabinets d’architectes l’Atelier du Prado Architectes et Celnikier & Grabli Architectes ainsi que le bureau d’études OTE ingénierie, le Pavillon France s’est illustré sous le thème « Lumière, Lumières ». Un thème faisant à la fois référence au phénomène physique et aux Lumières qui ont marqué le XVIIIe siècle. D’une superficie de 5000 m2, il se positionne parmi les 5 plus grands pavillons de l’exposition universelle de Dubai, devant celui des Émirats Arabes Unis.

L’écologie et le savoir-faire français sont au cœur de cette construction. La conception s’inscrit dans une architecture bioclimatique où la lumière et ses qualités énergétiques sont mises en avant, en relevant un défi de taille : une construction en plein milieu du désert. Ainsi, on retrouve sur la façade et la toiture du bâtiment, 2 500 m2 de panneaux photovoltaïques, et une horloge énergétique affichant en temps réel les détails de la consommation du bâtiment.
Sa seconde particularité, la possibilité de le démonter entièrement. Une fois l’exposition universelle terminée, l’édifice sera transporté dans des conteneurs direction la France, et plus précisément Toulouse. En effet, c’est le Centre national d’études spatiales qui a décidé d’acheter cette impressionnante construction blindée de technologies haut de gamme pour l’installer sur son campus toulousain.

 

// À (re)lire : Expo Universelle de Dubaï : Le Pavillon “Lumière, Lumières” de la France dévoilé !

Le Pavillon Italie

Le Pavillon italien dédié cette année à « La Bellezza unisce le persone » (La Beauté connecte les personnes), a été conçu par CRA-Carlo Ratti Associati et Italo Rota Building Office, avec Matteo Gatto et F&M Ingegneria. Il s’étend sur une surface de 3 500 m2 et s’articule autour du concept de la durabilité et de l’architecture reconfigurable.

Son toit est composé de trois grandes coques de bateau mesurant entre 40 et 50 mètres de long, réalisées à partir de matériaux nautiques de haute technologie. Le Pavillon est également recouvert de 70 km de cordes nautiques fabriquées en matériaux recyclés à partir de deux millions de bouteilles en plastique. À l’intérieur des cordes, on retrouve des LED incorporées pour éclairer le pavillon.
Pour l’ensemble de la structure, le pays a eu recours à des matériaux de construction atypiques qui ont nécessité de nombreuses recherches et une batterie de tests tels que : des microalgues produites par un photobioréacteur ; des peaux d’orange ou encore du sable. A l’intérieur de la structure, la ventilation se renouvelle naturellement grâce à un système avancé basé sur des nébuliseurs, une alternative aux climatisations polluantes. Le Pavillon propose également une solution qui favorise l’intégration des systèmes de connexion numérique dans une Smart City.

Enfin, pour rendre hommage à l’art italien, une réplique de David de Michel-Ange imprimée en 3D et réalisée en résine acrylique de 550 kilos se situe dans le pavillon.

 

Le Pavillon Espagne

Le Pavillon espagnol a lui aussi brillé avec ses propositions axées sur la durabilité et sur le réchauffement climatique. Avec une surface de 5 800 m2, le Pavillon présente des structures coniques aux couleurs de l’Espagne et permettant une isolation thermique et acoustique grâce à des panneaux photovoltaïques ultra-légers. Les structures sont réalisées à partir de matériaux recyclables comme le bois, le fer et le tissu afin d’allier les solutions traditionnelles d’isolation à des méthodes novatrices modernes.

L’un des espaces les plus intéressants de ce pavillon est celui de « La forêt de l’intelligence ». Il s’agit ici d’une forêt artificielle de 150 arbres capables d’absorber du CO2 grâce à l’étude du comportement naturel des arbres et aux technologies numériques. La forêt abrite un lieu de culture de microalgues permettant de générer de l’oxygène. Dans cette zone on retrouve plusieurs exemples de projets espagnols qui prônent l’utilisation durable des ressources naturelles. Les visiteurs pourront également comprendre comment leurs décisions peuvent impacter positivement ou négativement l’environnement grâce à une installation interactive nommée « l’Arbre de l’équilibre ».

Les différents espaces mettent également en avant la culture espagnole et son lien étroit avec le monde arabe. Dans l’atrium, on retrouve une œuvre de Daniel Canogar, intitulée « Dinamo » qui se démarque. Celle-ci est entourée de rampes qui, lorsque les visiteurs les empruntent et les touchent, modifient le schéma audiovisuel de l’oeuvre.

 

Le Pavillon Pays-Bas

Le Pavillon néerlandais conçu par V8 Architects est axé sur leau, l’énergie et lalimentation. Il se présente comme un biotope doté de son propre système climatique et de douches de pluie alimentées par l’énergie solaire. Il se pare également de multiples solutions durables comprenant notamment une ferme verticale haute de 18 mètres dans laquelle poussent près de 9 000 plantes et herbes comestibles ainsi que plusieurs kilos de champignons comestibles irrigués par leau extraite du désert. 

Ce monde miniature est alimenté en énergie propre grâce à un toit solaire conçu par le studio de design Marjan van Aubel, en partenariat avec Armor Solar power films. Cette verrière joue un rôle primordial, puisque le film OPV (photovoltaïque organique) ASCA®, sans métaux rares ni silicium et 100% revalorisable, laisse la lumière se refléter pleinement à lintérieur du pavillon. La solution est développée pour filtrer les rayons du soleil, permettant ainsi aux plantes présentes dans le biotope de réaliser leur photosynthèse. 

Le Pavillon des Pays-Bas à dailleurs reçu en septembre dernier le trophée du « Projet de Construction Durable » de lannée 2021, remis à loccasion des Big 5 Construction Awards. Ce prix récompense la construction réalisée à partir de matériaux loués localement, réutilisables, recyclables ou biodégradables.

 

 

Outre les solutions durables mises en avant par certains pays, la nature était au cœur de nombreux pavillons comme celui du Brésil, de Singapour, de la Suisse ou encore de la Suède, qui ont proposé aux visiteurs une expérience immersive dans un décor représentant les trésors naturels propres à chacun des pays.
Et cette année, l’exposition de Dubaï ne finira pas comme les autres. Pour la première fois, l’Exposition universelle ne sera pas entièrement démontée, et plus de 80% des infrastructures construites pour l’événement resteront sur place. Elles seront réutilisées pour devenir dans quelques mois un quartier intelligent et connecté pour 90 000 personnes, autour d’un urbanisme plus européen, le tout pour transformer cette ville nouvelle en « district de l’innovation » de Dubaï.

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