Volvo dévoile le premier véhicule au monde en “acier vert”
Temps de lecture : 5 min
Le groupe Volvo vient de dévoiler le premier véhicule au monde fabriqué à partir d’acier sans énergie fossile de SSAB, une entreprise suédoise de sidérurgie.
C’est lors d’un événement collaboratif sur l’acier vert à Göteborg (Suède), que ce véhicule de chantier électrique, conçu pour des activités minières et d’extraction, a été présenté.
Une première mondiale, qui pourrait permettre à Volvo de faire un grand pas en avant vers son ambition de réaliser des véhicules entièrement “renouvelables”.
Un véhicule fabriqué sans énergie fossile
La fabrication de l’acier, élément essentiel de l’industrie, est encore aujourd’hui très polluante car elle nécessite l’utilisation d’énergies fossiles.
En effet, une grande quantité de charbon est nécessaire pour chauffer le matériau aux températures requises.
Même dans le cas de voitures électriques, présentées comme une solution écologique quasi idéale, ce point de la conception reste néfaste pour l’environnement.
Mais la société suédoise SSAB pourrait proposer une solution plus adaptée avec de l’acier d’un nouveau genre, fabriqué grâce à un processus utilisant de l’hydrogène, lui-même produit à partir d’électrolyse et d’électricité issue d’énergies renouvelables.
The world's first vehicle made of fossil-free steel from @SSAB_AB – Volvo Group unveils sustainability milestone in groundbreaking collaboration. Partnership is the new leadership! #futureoftransportation #greensteel #fossilfreesteel pic.twitter.com/YugVtsTBuT
— Volvo Group (@VolvoGroup) October 25, 2021
Au cours de l’événement présenté par Martin Lundstedt, PDG de Volvo Group, les participants ont eu l’occasion de découvrir le premier véhicule au monde fabriqué avec de l’acier sans énergie fossile.
Fabriqué dans les installations de Volvo Construction Équipement à Braås, en Suède, ce porte-charge de 8,2 tonnes est destiné au transport de charges lourdes dans des opérations minières et d’extraction.
Manoeuvré par un propulseur électrique à batterie, il est capable de travailler de manière autonome.
L’évolution vers “l’acier vert” peut faire une réelle différence dans la décarbonisation de la fabrication, même s’il n’est pas encore utilisé dans tout le véhicule.
En réalité, le véhicule est principalement constitué d’acier renouvelable, puisque des parties comme le moteur par exemple, restent fabriquées par des sous-traitants, utilisant donc de l’acier standard.
Mais lorsqu’on sait qu’environ 70% du poids d’un camion est composé d’acier et de fonte, ce nouveau procédé pourrait réellement changer la donne de ce secteur et, plus généralement, de l’industrie.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un véhicule grand public, le groupe a annoncé que d’autres véhicules de ce type faisant appel à l’acier SSAB sans énergie fossile suivront en 2022, et que Volvo s’adaptera à la capacité de production de SSAB.
D’ici 2026, date à laquelle SSAB espère atteindre des niveaux de production industriels, Volvo pourrait utiliser cet acier dans davantage de véhicules grand public.
Volvo a également précisé que dans le cadre de son partenariat avec SSAB, il prévoit d’utiliser une nouvelle usine à Hofors, en Suède pour chauffer l’acier à l’hydrogène avant le laminage.
Le tout, toujours dans le but de réduire les émissions de CO2, en utilisant l’excès d’hydrogène créé pour alimenter les véhicules électriques locaux à pile à combustible à hydrogène (FCEV).
Un acteur engagé dans la réduction des émissions de carbone
A l’occasion de la COP26, conférence sur le changement climatique, qui a eu lieu début novembre, Håkan Samuelsson, président de Volvo Cars a signé la Déclaration de Glasgow sur les émissions zéro des voitures et véhicules lourds.
Cette signature, aux côtés de dirigeants politiques et de leaders de l’industrie, vise à affirmer l’engagement de ces derniers à éliminer l’ensemble des véhicules fonctionnant aux carburants fossiles sur les principaux marchés d’ici 2035 et dans le monde entier d’ici 2040.
Par la même occasion, Volvo prévoit l’application d’un programme de taxation novateur concernant les émissions de carbone. En effet, afin de continuer à réduire son empreinte carbone, la marque a annoncé l’introduction d’une tarification interne du carbone de 1 000 SEK (environ 100€) pour chaque tonne d’émissions de carbone dans l’ensemble de ses activités. Un montant qui représente le double du coût actuel du carbone.
Cette décision s’inscrit dans la lignée des objectifs internes déjà fixés par Volvo en termes d’actions environnementales à mettre en place pour devenir une entreprise climatiquement neutre d’ici 2040.
Volvo prévoit que d’ici 2025, plus de la moitié de ses ventes mondiales seront constituées de véhicules électriques.
D’ici 2030, la société a l’intention de devenir un constructeur de véhicules exclusivement électriques, un des projets les plus ambitieux du secteur.
Volvo met en avant l’importance de l’énergie renouvelable
Dans une démarche de transparence, Volvo publie depuis 2019, lancement de sa première voiture électrique, la XC40 Recharge, une étude ACV (Analyse du Cycle de Vie), visant à fournir aux clients des informations sur le bilan carbone du véhicule. Les résultats de l’étude prennent en compte de nombreux paramètres comme l’extraction des matières premières, les processus de production, l’alimentation en carburant, puis la conduite du véhicule sur 200 000 km avant son recyclage.
Il y a quelques jours, c’est le bilan de son véhicule C40 Recharge, son coupé-SUV électrique, qui paraissait. L’étude de Volvo réalise un comparatif de la gamme XC40, comprenant des versions du véhicule complètement électriques, PHEV (véhicule hybride rechargeable) et thermiques. Le constructeur dresse trois scénarios différents pour calculer l’empreinte carbone globale, basés pour le premier sur l’approvisionnement mondial moyen en électricité, pour le second sur le bilan prévisionnel de l’UE28 en matière d’énergies renouvelables et régulières, et pour le troisième sur une électricité produite de manière entièrement renouvelable.
Avec le premier scénario, une Volvo C40 Recharge devra parcourir 109 918 km avant d’atteindre l’équilibre avec un XC40 à essence, soit plus de la moitié de la durée de vie théorique de la voiture, au cours de laquelle l’électrique émettra 15% d’émissions globales en moins que le modèle thermique.
Avec le second scénario, la C40 double la réduction globale des émissions à 30% et raccourcit le point d’équilibre à 77 248 km.
Dans le dernier cas d’utilisation, l’empreinte carbone diminue de moitié, passant à 27 tonnes de CO2 contre 59 pour un modèle alimenté par un moteur à combustion, et atteint un seuil de rentabilité à seulement 48 280 km.
Bien que la C40 Recharge génère 70% d’émissions de plus que la production d’un modèle similaire à moteur thermique, cet écart pourrait être comblé au cours du cycle de vie du véhicule, notamment si celui-ci utilise une électricité produite grâce aux énergies renouvelables. Une étude qui met en avant l’importance des éléments qui gravitent autour de la voiture électrique et à prendre en compte pour s’orienter vers une neutralité carbone.
Avec l’arrivée de ce nouveau véhicule en acier vert et son engagement vers une transition zéro carbone, Volvo démontre sa volonté et sa capacité à s’adapter pour un secteur automobile plus respectueux de l’environnement.
Mais comme le rappelle l’entreprise, la transition électrique seule ne suffira pas à atteindre la neutralité carbone, et aura besoin d’être accompagnée d’une modification drastique des modes de production dans le monde entier, qui ont encore trop recours aux énergies fossiles.
Prêt.e à rejoindre la Ruche ?
Cliquez-ici
Image de couverture : photo d’illustration.
Laisser un commentaire
Vous devez être identifié pour poster un commentaire.