Naval Group dévoile le sous-marin SMX-31E, son concept ship du futur

 

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Lors de la dernière édition du salon Euronaval, dédié à l’industrie navale de défense, ( qui, au regard du contexte sanitaire, a cette année exceptionnellement eu lieu en ligne) , Naval Group a présenté son nouveau concept de sous-marin à propulsion exclusivement électrique.

Baptisé SMX-31E, ce sous-marin a bénéficié de nouvelles améliorations depuis sa première présentation en 2018, notamment grâce à l’amélioration des technologies.

Retour sur ce concept ship du futur dans notre article de la semaine.

 

 

Un dérivé du concept SMX-3.0

Lors de chaque salon Euronaval, Naval Group présente de nouveaux “concepts ship” de sous-marins, avec pour but d’être en adéquation avec les futures opérations navales à venir, tout en faisant un usage optimal des dernières technologies. Une manière d’imaginer les besoins opérationnels de demain et les solutions pour y répondre.

En 2016, le concept SMX-3.0 était ainsi présenté pour la première fois. À la fois à la pointe de la technologie de l’époque et d’une “discrétion acoustique inégalée”, ce concept était envisagé pour différentes propositions par Naval Group.

En 2018, lors du salon Euronaval, Naval Group exposait sur son stand une maquette du « concept ship » SMX-31, qui présentait une vision futuriste d’un sous-marin très furtif, notamment grâce à sa forme hydrodynamique, rappelant une grosse baleine ou un cachalot.
Il apparaissait déjà comme une solution de demain grâce à l’utilisation de piles à combustible et de batteries lithium-ion de grande capacité.
Depuis, Naval Group a pu bénéficier de nombreux conseils de la part de ses partenaires et de potentiels clients, ainsi que de l’évolution des technologies pour l’améliorer.

Cette année, Naval Group a dévoilé une version améliorée, baptisée SMX-31E, qui reflète mieux selon le groupe ce à quoi devrait ressembler un sous-marin d’ici 2040.
Même s’il ne reste pour l’heure qu’un concept, il pourrait devenir réalité comme ce fut le cas avec le SMX Ocean, une version à propulsion classique du Barracuda, choisie par l’Australie pour dynamiser et augmenter ses capacités sous-marines.

 

 

Un sous-marin novateur et ambitieux



Un peu plus grand que les versions précédentes, le SMX31-E, en arborant une forme biomimétique se rapprochant des grands mammifères marins, permet d’approcher la fluidité de mouvement de ces derniers.

Côté dimension, il est long de 80 mètres, large d’une douzaine de mètres, avec un déplacement évalué à 3 200 tonnes.
À titre de comparaison, son gabarit surpasse celui du “Scorpène” de Naval Group. Le kiosque, supprimé totalement dans la précédente version, est de retour, réduit à une légère protubérance. La traditionnelle hélice a quant à elle été supprimée et remplacée par deux propulseurs latéraux. 

À l’intérieur, on retrouve une coque résistante, toujours cylindrique, recouverte à l’extérieur de sortes d’écailles en matériaux anéchoïques, permettant d’intégrer des capteurs et de protéger le sous-marin des ondes basses fréquences utilisées dans la détection. 

 

Malgré sa taille, le sous-marin ne pourra accueillir en son bord qu’un équipage de 15 marins et officiers, avec de la place pour des commandos supplémentaires.

Le SMX31-E permet une charge allant jusqu’à 24 armes lourdes (contre 46 pour le SMX31), pouvant être transportées par le sous-marin via des tubes horizontaux.
Elles pourront être lancées depuis des tubes lance-torpilles latéraux tirant vers l’avant et également depuis la poupe, tirant vers l’arrière. 

Doté d’une technologie d’Intelligente Artificielle avancée, ce sous-marin présente une connectivité optimisée pour interagir de la meilleure manière possible avec le reste de la flotte.
Il sera capable de mettre en œuvre des capteurs déportés, comme des drones sous-marins, des bouées ou encore des gliders. 

 

 

Cette nouvelle conception informatique permet à l’équipage de collecter et de traiter efficacement les données grâce à des capteurs déportés qui lui permettent de maîtriser la situation tactique sous-marine. Ainsi, le SMX 31E peut surveiller des zones dix fois plus grandes quaujourdhui.” précise Naval Group.

Au total, six drones connectés les uns aux autres peuvent être embarqués, plus deux drones de grande taille.

Contrairement au design innovant dont la mise en place prendrait encore des dizaines d’années, la plupart des technologies envisagées pour le sous-marin sont déjà accessibles ou en cours de déploiement.
Les technologies et idées développées pour le SMX-31 sont presque toutes adaptables aux sous-marins déjà existants, comme la famille des Barracuda ou encore la classe Scorpène.

Nous avons pour ambition de proposer une vision à long terme, cohérente avec les besoins opérationnels exprimés par nos clients. Cette démarche prospective permet d’opérer des choix d’investissement au profit de systèmes qui seront technologiquement supérieurs sur le long terme, pendant tout le cycle de vie des navires, trente à quarante ans.” indique Naval Group.

 

 

Une propulsion entièrement électrique

L’innovation principale de ce sous-marin réside dans sa propulsion, entièrement électrique, possible grâce aux avancées fulgurantes de ces dernières années en matière de batteries lithium-ion ainsi que celles des années à venir.

Les performances offertes par ces batteries devraient conférer au SMX-31E une autonomie proche de celle des sous-marins nucléaires de première génération, à savoir 40 jours en immersion.
Elles seront placées à l’intérieur et à l’extérieur de la coque de pression et pourront facilement être remplacées, permettant de fournir de l’énergie au CMS mais également aux deux moteurs électriques placés à l’extérieur de la coque pressurisée, sur les flancs arrières.

Le sous-marin n’aura donc aucunement besoin d’un système de propulsion anaéroble (AIP) et bénéficiera d’une propulsion uniquement électrique.
En cas de besoin, un petit moteur diesel sera tout de même placé à bord pour parer à toute éventualité.

Naval Group a développé LIB(RT), un système de batteries Li-ion à très haut niveau de performance et de sécurité, destiné aux sous-marins conventionnels pour leur offrir une durée d’immersion et un temps de recharge optimisés.
Résultat d’une collaboration entre Naval Group, Saft, le CEA Tech et EDF R&D, ce système permettra en outre d’augmenter significativement l’endurance des bâtiments en plongée, d’optimiser leur discrétion tout en assurant une sécurité accrue.

À volume égal, ces batteries permettraient d’avoir deux fois plus d’énergie que les batteries classiques au plomb en ayant un temps de rechargement plus court.
On imagine donc facilement que ce système pourrait être utilisé par ce nouveau sous-marin.

 

À lhorizon 2040, les marines seront confrontés à un environnement complexe et différent de celui que nous connaissons aujourdhui.
Pour que leur travail de surveillance des océans soit le plus opérationnel possible, ils devront donc compter sur des sous-marins qui allient furtivité et technologies haut de gamme, afin de pouvoir partager des informations de manière sécurisée et de faire face efficacement à une potentielle menace.

C’est le but de Naval Group avec son SMX-31E, qui permettrait selon le groupe de constituer une force navale intelligente pour gagner en supériorité lors de futures opérations.
Il faudra cependant attendre plusieurs années avant de voir si ce sous-marin au design ambitieux verra réellement le jour ou s’il sera encore amélioré pour devenir le sous-marin parfait du futur.

 

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