Airbus reprend son projet de chaîne d’assemblage de la famille A320 à Toulouse

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Après une période compliquée pour le secteur de l’aéronautique, les projets des différents groupes reprennent peu à peu.
Cette fois-ci, c’est au tour d’Airbus de lancer officiellement sa ligne d’assemblage pour les avions de la famille A320 à Toulouse.

Avec une reprise progressive du marché et le succès rencontré par son mono couloir A321, le groupe espère que cette nouvelle ligne sera un véritable atout dans la production future.

La relance attendue du projet d’Airbus

En 2020, Airbus annonçait le lancement imminent d’une nouvelle ligne d’assemblage à Toulouse, dédiée à la production de la famille des A320.
Pandémie mondiale oblige, le projet avait dû être retardé afin que la situation se stabilise.

En effet, avec le ralentissement des cadences de production, l’ouverture d’une nouvelle chaîne d’assemblage n’était plus une priorité, d’autant plus qu’elle représente un investissement conséquent pour le groupe, qui préférait se prémunir face au contexte inattendu.

Mais le 12 mai dernier, Airbus a annoncé la reprise du projet de modernisation des capacités industrielles pour les appareils de la famille A320 à Toulouse. La chaîne d’assemblage devrait donc être opérationnelle d’ici fin 2022.

Une nouvelle forcément très appréciée, que ce soit par les représentants de la région Occitanie qui attendaient le lancement du projet avec impatience, ou par les acteurs locaux et gouvernementaux, ou encore par les syndicats du groupe, qui craignaient au début de l’épidémie l’abandon du projet.

De la nouveauté et de la modernisation

Ces nouvelles capacités de production seront installées sur l’ancien site Jean-Luc Lagardère à Toulouse, dans lequel s’est achevé en mars la construction du dernier A380. Cette nouvelle ligne d’assemblage, qui permettra à la fois d’assembler des A320 et des A321, sera dotée des dernières technologies numériques.

Jusqu’à présent, l’A321 était assemblé sur les sites d’Hambourg (Allemagne) et à Mobile (Etats-Unis).
Ce nouvel investissement permettra donc d’ajouter une nouvelle ligne d’assemblage de nouvelle génération dédiée au système de production des monocouloirs, tout en offrant plus de souplesse au site d’Hambourg pour la production de l’appareil.

“Ce niveau plus élevé de flexibilité de production de l’A321 soutiendra également l’entrée en service de l’A321XLR de Hambourg à partir de 2023”, précise Airbus dans son communiqué.

En effet, lors de l’édition 2019 du salon du Bourget, Airbus lançait son A321 XLR (extra long range), une nouvelle version de l’A321 à “très long rayon d’action”.
Ce modèle de monocouloir, dont le site d’Hambourg à la charge, sera capable d’assurer à partir de 2023 des vols de dix heures avec jusqu’à 244 passagers à son bord, sur des liaisons qui étaient empruntées jusqu’à maintenant seulement par des gros porteurs long-courriers.
Ce modèle lancé en 2019, a déjà enregistré 450 commandes, dont 37 en 2020, et montre donc son fort potentiel sur le marché actuel.

“La ligne d’assemblage final (FAL) modernisée et numérique de l’A320 / A321 remplacera l’un des FAL A320 actuelles à Toulouse.”, indique Airbus.
En plus du remplacement par cette nouvelle chaîne d’assemblage, les deux lignes d’assemblage toulousaines de l’A320 déjà existantes et datant des années 80 seront modernisées.

Le groupe dispose actuellement de huit lignes d’assemblage pour les avions de la famille A320 : 4 à Hambourg, 2 à Toulouse, une à Mobile et une à Tianjin (en Chine).

Un marché à nouveau prometteur

Jusqu’à maintenant, l’usine toulousaine ne construisait que des A320, à hauteur de 16 par mois, mais pas d’A321.
Avant la crise sanitaire, les ventes d’A321 représentaient 40% des commandes d’avions de la famille des A320. Ouvrir une nouvelle ligne d’assemblage était donc important pour le groupe afin de rester compétitif sur ce segment de marché.

L’avionneur, qui avait dû réduire sa production d’avions commerciaux de près de 40% pendant cette période difficile, vise un retour progressif de l’allure de production d’avant crise, notamment grâce à cette nouvelle chaîne d’assemblage.
L’avionneur qui s’apprêtait à atteindre une production de 63 avions de la famille A320 par mois, en produit actuellement 40 et espère atteindre les 45 avions d’ici la fin de l’année.

“Les plans initiaux d’introduction des capacités de production d’A321 à Toulouse ont été suspendus dès le début de la crise du COVID-19, suite à la décision de réduire la production d’avions commerciaux d’environ 40%. Désormais, avec une reprise du marché en vue et un retour potentiel aux taux de production d’avant COVID prévu entre 2023 et 2025 pour les avions monocouloirs, Airbus reprend ses activités pour le projet,” confirme Airbus dans son communiqué.

Cette ambition s’inscrit également dans le fait que la famille A320 est l’avion commercial le plus vendu au monde, avec plus de 15 500 appareils vendus à plus de 320 clients depuis son lancement. 5 650 appareils de la famille A320 sont d’ailleurs en commande.

Si les projets de production suivent les délais et que tout se passe bien, les cadences de production devraient continuer à augmenter en 2022 et 2023, et atteindre les niveaux d’avant COVID, à savoir environ 60 par mois, avec la production d’une vingtaine d’avions par mois pour cette nouvelle unité toulousaine.

De nouveaux emplois à la clé

Au-delà du coup de jeune qu’apportera ce projet industriel à l’usine de Toulouse, cette nouvelle ligne d’assemblage pourrait également être à l’origine de la création de nombreux postes. Début 2020, le groupe parlait de l’ouverture de 500 à 600 emplois pour ce projet.
Un chiffre absent du dernier communiqué de presse, même si la question de l’emploi reste très importante pour le groupe.

Parmi ces emplois, des reclassements de personnels travaillant sur l’A380 sont également prévus. En effet, la fin de production de celui-ci, qui était annoncée en février 2019 initialement pour fin 2022, a finalement été avancée à 2021.
Cette fin de vie accélérée est en grande partie due à l’épidémie de Covid-19 qui a vu chuter drastiquement le trafic mais également le carnet de commandes de nombreux groupes.
Emirates a également réduit ses commandes de 39 A380, faisant ainsi baisser le nombre de commandes d’A380 du groupe, qui estime que ce chiffre n’est plus suffisant pour maintenir la production de cet avion.

https://twitter.com/AirFranceKLM/status/1263120060727558146

Le redémarrage de ce projet de nouvelle chaîne d’assemblage par Airbus est un bon indicateur quant à la reprise du marché et de la sortie de crise.
Une nouvelle fois, Airbus confirme également son statut de leader dans le domaine de la construction aéronautique.