SNCF : « Le train autonome, c’est parti ! »

C’est ce qu’a déclaré hier matin, mercredi 12 septembre 2018, Guillaume Pepy, actuel PDG de la SNCF.

Alors qu’elle présentait ses TGV du futur il y a quelques semaines seulement, la compagnie ferroviaire vient d’annoncer cette fois-ci son intention de faire circuler des trains autonomes (sans conducteur).

Entourée pour l’occasion par les plus grands acteurs du secteur rail, la SNCF entend atteindre cet objectif à l’horizon 2023.

On fait le point pour vous dans notre article.

 

 

Deux consortiums créés en janvier 2018 !

 

En quête de sa nouvelle révolution industrielle depuis celle du TGV au début des années 80, la SNCF a créé, en janvier dernier, deux consortiums qu’elle supervise avec Railenium, l’institut de recherche technologique de la filière ferroviaire.

 

Un premier consortium pour le fret :

 

Le premier consortium a pour objectif de produire un prototype de train de marchandises complètement autonome.

Des « trains-drones » pour transporter et livrer des marchandises de manière complètement indépendante qui devraient être capables de parer à toute situation sans l’aide d’un opérateur.

Pour y parvenir, la SNCF a réuni Alstom, Altran, Ansaldo STS pour la signalisation (groupe Hitachi) et Apsys, filiale d’Airbus en charge de la cybersécurité.

 

Un deuxième consortium pour le transport de voyageurs :

 

Objectif : automatiser un TER pour le transport autonome des voyageurs.

Deux niveaux d’automatisation sont ici à l’étude :

  • un TER 100% autonome, sans conducteur à bord
  • un TER autonome mais dans lequel un conducteur sera tout de même à bord afin de reprendre les commandes en cas de problème

 

 

Pour se faire, la SNCF a réuni Bombardier, Bosch, Thales et SpirOps (spécialiste de l’intelligence artificielle).

 

 

Objectifs, budget et calendrier :

 

Objectifs : hausse du CA, baisse des coûts et optimisation du trafic

 

« Avec le train autonome, tous les trains circuleront de manière harmonisée et à la même vitesse, et l’exploitation ferroviaire gagnera en fluidité. Et plus de fluidité, c’est une meilleure régularité et une plus grande ponctualité des trains », explique Guillaume Pepy.

 

Avec les trains autonomes, la SNCF prévoit une hausse du chiffre d’affaires et une baisse des coûts.

En effet, l’automatisation du fret et des TER sera un moyen de faire circuler davantage de trains sur les mêmes lignes et donc plus de passagers et de marchandises.

Le tout, en diminuant les coûts ! En effet, l’automatisation permettra d’une part de faire l’économie de construction de nouvelles lignes et de réduire les coûts liés à la consommation d’énergie en optimisant la conduite et ainsi réduire les phases d’accélération et de freinage, très énergivores.

La SNCF se veut toutefois rassurante pour ses employés en affirmantque si ces trains autonomes se passeront de conducteurs à bord, ils ne pourront toutefois pas se passer de la ressource humaine (logistique, commande à distance, maintenance, etc).

 

 

Un projet à 57 millions d’euros !

 

Pour son projet de trains autonomes, le budget est pour le moment de 57 millions d’euros, réparti de la manière suivante :

 

  • 30 % financés par la SNCF
  • 40 % financés par les partenaires membres des consortiums
  • 30 % financés par l’État français, par l’intermédiaire de Railenium

 

 

Un calendrier « ambitieux »

 

C’est ce qu’a déclaré Carole Desnot, directrice innovation et recherche de la SNCF.

 

Fret et TER :

Pour ces deux projets simultanés, la SNCF table sur des prototypes dès 2021 et une mise en service à l’horizon 2023.

TGV :

Pour les Trains à Grande Vitesse, l’entreprise se laisse un peu plus de temps avec des prototypes en 2023 et une mise en service d’ici à 2025.

De quoi améliorer les performances des LGV.

Exemple : avec l’automatisation des TGV, la SNCF serait en mesure de faire circuler 16 TGV par heure sur la ligne Paris-Lyon, contre 13 actuellement.

 

 

 

Un train autonome déjà en service en Australie !

 

Quoi que puissent en penser certains, la SNCF et ses partenaires ne se sont pas lancés dans l’aventure des trains autonomes sans raison.

En effet, le train autonome n’appartient définitivement plus au domaine du rêve ou de la science-fiction.

Preuve en est avec le « Rio Tinto » : le premier train autonome a avoir été mis en service en Australie.

Ce train autonome a en effet effectué son premier voyage le 10 juillet dernier, transportant, à la vitesse de 80km/h, pas moins de 28 000 tonnes de minerais entre la mine de Tom Price (dans la région de Pilbara en Australie occidentale) et le port de Cap Lambert, soit près de 280 kilomètres.

Ansaldo TS, spécialiste italien de la signalisation et membre du consortium travaillant sur le fret autonome avec la SNCF a d’ailleurs également participé à ce projet, même si, contrairement à celuide la SNCF, celui-ci s’apparente à un réseau fermé, à l’instar des métros qui se passent déjà de conducteurs depuis de nombreuses années.

 

 

 

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