REV Ocean : le plus grand yatch du monde, dépollueur des océans !

 

Depuis 2013, l’ « Azzam », détenu par le Cheikh Khalifa Ben Zayed Al Nahyane des Émirats Arabes Unis, possède le record du monde du « plus gros superyatch » avec une longueur de 180 mètres.

Mais ce record est sur le point d’être battu par le REV Ocean, long de 182,9 mètres, et qui après avoir été mis à l’eau il y a un mois en Roumanie au sein du chantier naval VARD de Tulcea, vient d’arriver en Norvège pour poursuivre sa construction.

Si jusqu’à présent ce titre du plus grand « superyatch » servait surtoutà mettre en avant sonpropriétaire et sa fortune colossale, le REV Ocean fera quant à lui exception à la règle !

Pour le milliardaire norvégien Kjell Inge Røkke,à l’origine du REV Ocean, la construction de ce yacht répond à un seul objectif : « To make the ocean healthy again » (Rendre sains de nouveau les océans).

On fait le point pour vous dans notre article de la semaine !

 

« Passer de la compréhension aux solutions »

 

La mission de ce yacht répond au programme « Giving Pledge » lancée par Bill Gates et Warren Buffet.
En 2010, le fondateur de Microsoft et le riche homme d’affaires américain encourageaient les plus riches du monde à investir une partie de leur fortune dans des causes philanthropiques.

Kjell Inge Røkke, touché par la cause et le message a décidé d’intervenir en lançant un projet de dépollution des océans avec un l’objectif simple de « passer de la compréhension aux solutions ». Avec cet acte il espère qu’encore plus de personnes riches réaliseront des dons pour des causes environnementales.

En 2018, il crée sa propre fondation, REV Ocean, en collaboration avec la biologiste marine Nina Jensen, ancienne directrice générale du WWF Norvège, dans le but de trouver de nouvelles solutions à la pollution des océans mais également pour sensibiliser la population à l’impact de la mondialisation sur la planète et plus précisément sur l’environnement marin.

L’organisation,à but non lucratif, est financée en grande partie par les dons de son président, Kjell Inge Røkke, qui s’est engagé à reversé 50 % de sa fortune à des causes philanthropiques et notamment environnementales.

 

Quatre initiatives pour dépolluer les océans

 

Pour réaliser ces objectifs, quatre initiatives connectées entre elles ont été développées :

  • la conception et la construction du vaisseau dépollueur d’expédition scientifique REV Ocean (REV : Research Expedition Vessel)
  • des World Ocean Headquarters (WOH)
  • de l’Ocean Data Platform (ODP)
  • et le Plastic REVolution.

George Gill, Directeur du Projet et Représentant des Propriétaires, a déclaré : « Le lancement du REV est une expérience émouvante ; développer et superviser le REV depuis son simple dessin trois ans et demi plus tôt a été une expérience pleine de défis, de leçons, et de victoires, et le projet a évolué vers quelque chose de beaucoup plus compliqué et ambitieux que jamais, et cela a été pour moi un haut fait de ma carrière. Notre Équipe de Construction, le Groupe VARD et nos partenaires ont travaillé et travaillent encore incroyablement dur à la réalisation du souhait de M. Kjell Inge Røkke de créer ce magnifique vaisseau. Le REV sera un vaisseau vraiment inspirant, de par son apparence et sa mission, lorsque nous le livrerons à REV Ocean ».

À bord, on retrouvera des chaluts scientifiques, des systèmes de sonar, des laboratoires, un auditorium et des salles de classe, un puits central, un AUV (robot sous-marin autonome), un sous-marin, un ROV (véhicule sous-marin téléguidé), capable de descendre à une profondeur de 6 000 mètres, ainsi qu’un équipement de communication de pointe.

« Les détritus humains et la pollution créent des problèmes pour la nature et la vie animale, et leur étendue ne cesse de croître. Les océans sont étouffés par la surpêche, la pollution côtière, la destruction de l’habitat, le changement climatique et l’acidification des eaux. Chaque année, plus de huit millions de tonnes de plastique aboutissent dans l’océan, l’équivalent de 15 tonnes par minute. Mesuré en poids, il y aura plus de plastique que de poissons dans l’océan d’ici 2050 si l’homme ne change pas la façon dont il produit, utilise et jette le plastique. », a précisé Kjell Inge Røkke sur son site revocean.org.

 

Collecter 5 tonnes de plastique par jour

Concernant le fonctionnement, le Rev Ocean sera doté d’un système d’aspiration qui lui permettra de récupérer les déchets présents dans les mers et océans. Ces déchets seront ensuite acheminés vers un incinérateur présent à bord qui sera en charge de brûler les déchets « d’une façon positive pour l’environnement, sans produire de gaz nuisibles », précise Kjell Inge Røkke. L’ONG espère collecter ainsi 5 tonnes de plastique par jour en moyenne.

Le plastique sera bien évidemment la première cible de ce bateau surtout quand on sait que sa présence ne cesse d’augmenter dans les mers et océans, polluant du même coup les animaux marins. Tous les matériaux seront visés à l’exception du métal et du verre qui ne pourront pas être récupérés via ce système.

Encore en phase de test, le yacht à été mis à l’eau pour la première fois sur le chantier naval de Vard en Roumanie le 24 août dernier.

Il a ensuite été remorqué le long du Danube, dans la mer Noire, puis par le Détroit du Bosphore à Istanbul avant de traverser la Méditerranée. Il est ensuite passé par le Détroit de Gibraltar avant d’arriver, le 26 septembre dernier, et avec quelques jours d’avance sur le planning initial, sur le chantier naval VARD de Brattvåg en Norvège où l’attendent les dernières phases de construction et d’ajustement.

La fin de sa construction est prévue d’ici quelques mois pour un lancement prévu en 2020. Une fois terminée, le yacht pourra accueillir 55 scientifiques ainsi que 35 membres d’équipage.

À (re)lire : Bee Engineering partenaire de Plastic Odyssey : le projet qui lutte contre la pollution plastique.

 

Développer des connaissances quant à la préservation des océans

 

L’équipe de REV Ocean espère réaliser des changements positifs grâce à des solutions novatrices et des passerelles établies entre les secteurs de la science, des affaires et des politiques.

Au-delà de débarrasser les eaux des déchets, l’ONG veut développer ses connaissances quant à la préservation des océans grâce à des études sur les problématiques liées au changement climatique, à la pollution marine causée par les émissions de CO2 ou encore au problème de la sur-pêche. Le REV Ocean permettra de mettre en marche de nouvelles solutions marines et de les appliquer dans l’ensemble des mers et océans du monde.

Le calendrier des travaux des mois à venir promet d’être très chargé pour l’équipe du chantier de VARD Brattvåg, qui devra allier la complexité des différents systèmes pour en faire un des leaders mondiaux de préservation des océans. Oystein Mikelborg, directeur des opérations de REV Ocean, a indiqué : « Au cours des prochains mois, VARD Brattvågen fera l’un des navires de recherche les plus avancés au monde. La complexité et l’ampleur du travail à venir constituent un défi, et je sais que les journées à venir seront très chargées, à la fois pour le chantier et pour l’équipe du propriétaire. Les navires de recherche polyvalents modernes sont notoirement complexes, car de nombreux systèmes sensibles doivent fonctionner de manière transparente. Cependant, étant donné les performances de VARD dans la construction de navires complexes de classe mondiale, nous sommes confiants dans leur capacité à faire du REV Ocean le navire que nous avons envisagé. ».

 

Ces prochains mois seront l’occasion de se pencher sur l’installation d’équipements techniques et scientifiques, de laboratoires de recherche, et de tous les outils que les chercheurs utiliseront pour atteindre les principaux objectifs scientifiques.

« L’arrivée de REV à Brattvåg est une étape cruciale de son développement. Elle restera ici en Norvège pour les mois à venir, ce qui jette les bases du travail de recherche et d’exploitation du navire. La réussite de ces systèmes importants et de ses machines clés est essentielle à son succès et à sa position dans la flotte de recherche du monde. Nous avons une excellente collaboration avec VARD et l’ensemble de l’équipe des propriétaires attend avec impatience ces mois à venir et de la livraison de REV Ocean ainsi que la prochaine phase de sa gestation. », a ajouté George Gill.

 

Pour explorer le REV Ocean de plus près, c’est par ICI.

 

 

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