[Première mondiale] Une résidence en béton 100% recyclé s’installe à Gennevilliers
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Le bailleur social Seqens, filiale du groupe Action Logement, et le cimentier Holcim France, ont décidé de s’unir autour d’un projet novateur : la construction du premier immeuble en béton 100% recyclé. Conscients des enjeux environnementaux qui pèsent sur les secteurs de la construction et de l’immobilier, les deux partenaires travaillent sur la construction d’un ensemble immobilier à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) qui bénéficiera d’une superstructure réalisée avec un béton dont l’ensemble des composants sont issus de matériaux recyclés. Retour sur cette première mondiale prometteuse.
Le projet Recygénie
Les modes de construction n’ont cessé d’évoluer ces dernières années pour laisser place à des solutions novatrices, plus écologiques, et beaucoup moins polluantes. C’est notamment le cas du quartier Brenu à Gennevilliers, dont la transformation, initiée en 2014, se poursuit avec la construction de nouvelles résidences qualitatives et respectueuses de l’environnement.
Pour accompagner la construction de ces nouvelles résidences, Seqens et Holcim ont travaillé conjointement pour bâtir le projet Recygénie. L’objectif du projet est simple : approfondir au maximum la valorisation des déchets dans le secteur de la construction. Et pour ce faire, les deux sociétés innovent avec le développement de bétons « écologiques » 100% recyclés, prouvant qu’il est possible d’allier performances techniques, circulaires et environnementales.
Au total, le projet prévoit la construction de deux bâtiments, respectivement de 5 et 6 niveaux pour un total de 76 logements. Près de 1 600 m3 de béton recyclé seront nécessaires pour construire cette superstructure (façades, murs intérieurs du rez-de-chaussée et dalle de la toiture). Avec les premiers coulages de l’infrastructure initiés en début d’année, la livraison de l’ensemble des logements est quant à elle attendue au dernier trimestre 2024.
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Un béton entièrement recyclé
Traditionnellement, pour fabriquer du béton, il faut compter environ 80% de granulats (gravillons et sable), 11% de ciment et 9% d’eau. C’est sur le recyclage de l’ensemble de ces composants que repose le projet Recygénie.
Les granulats 100% recyclés du projet sont composés de gravillons et de sable fabriqués à partir de déchets (des « retours bétons ») issus de centrales à béton parisiennes et de déchets de démolition de la région Ile-de-France. Une partie de ces déchets de démolition provient directement du chantier de démolition de l’ancienne résidence Brenu qui occupait le site de Gennevilliers. En tout, près de 2 200 tonnes de granulats ont été préparées pour ce projet.
Le clinker (constituant du ciment), 100% recyclé, et utilisé ici, a été réalisé en janvier 2022 à l’usine d’AltKirch, dans le Haut-Rhin (groupe Holcim). Pour réaliser ce clinker, les équipes ont dû rassembler divers matériaux recyclés, dont les caractéristiques physico-chimiques sont proches de celles de matériaux neufs. Le mélange de matériaux a ensuite été homogénéisé, puis cuit dans un four à 1 450°C, afin d’obtenir ce clinker correspondant aux normes européennes.
La véritable performance de ce clinker réside dans les « 2 000 tonnes de clinker produites ont permis d’économiser environ 3 000 tonnes de ressources naturelles qui auraient été prélevées en carrière », tout en valorisant des déchets dans le cadre de boucles d’économie circulaire locales, précise le communiqué de Seqens.
Les eaux utilisées pour le béton ont également été recyclées. En effet, elles sont issues exclusivement du circuit des eaux de « process » qui ont déjà été utilisées pour nettoyer les équipements et les camions. De plus, la centrale à béton de Gennevilliers possède des bassins de « stockage » permettant d’avoir accès à un volume d’eau supplémentaire. Au total, 90% des bétons sont réalisés avec l’eau recyclée.
Cette première expérience met en avant la capacité d’innovation du secteur de la construction pour évoluer vers des logements plus respectueux. Mais pour être renouvelée, il faudra cependant passer par l’industrialisation du process pour réaliser les futurs projets à des coûts abordables, et multiplier les utilisations de solutions décarbonées.
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