La Réunion devient une référence dans le domaine de l’énergie renouvelable

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Le groupe EDF vient de franchir une étape importante dans le secteur de l’énergie renouvelable en inaugurant, le 4 décembre dernier, la centrale bioénergie de Port-Est à la Réunion. Après deux ans de préparation technique et six mois de travaux, la centrale électrique EDF PEI de Port-Est fonctionne désormais à la biomasse liquide élaborée à partir d’huile de colza. Une première mondiale pour une centrale électrique de cette puissance !

Un défi technique 

C’était initialement la Guyane qui devait bénéficier de cette première mondiale. Mais avec le retard de la construction de la centrale électrique de Larivot d’EDF à Cayenne, c’est finalement la Réunion qui devient le premier territoire français à bénéficier d’un parc de production d’EDF atteignant 100% d’énergies renouvelables.

Le 6 décembre dernier, la centrale EDF PEI fonctionnant jusqu’à présent au fioul, laissait place à l’inauguration de la nouvelle centrale bioénergie de Port-Est. Sa transformation repose principalement dans la conversion de ses moteurs, qui utilisent désormais uniquement de la biomasse liquide élaborée à partir d’huile de colza.

Il s’agit d’un « véritable défi technique » selon Alexandre Sengelin, directeur de la centrale EDF PEI. En effet, EDF a fait le choix de maintenir la production d’électricité des moteurs durant toute la période des travaux de conversion. Un challenge qui a nécessité beaucoup de travail pour concilier le calendrier de maintenance des moteurs, leur indisponibilité successive pendant les travaux de conversion mais aussi la modification du système de pilotage de la centrale nécessaire pour utiliser ce nouveau combustible.

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Une production d’électricité verte

Grâce à ses douze moteurs d’une puissance totale de 212 MégaWatts, la centrale EDF de Port-Est couvre 40% des besoins en production d’électricité de la Réunion.

La biomasse liquide issue de l’huile de colza offre une production d’électricité 100% verte et permet d’éviter l’émission de 500 000 tonnes de CO2 par an. L’utilisation de ce carburant permettra également d’améliorer la qualité de l’air en éliminant les émissions de soufre et réduisant nettement les émissions de particules de poussières.

Cependant, la biomasse liquide ne sera pas produite sur l’île, mais importée de la même manière que l’était le fioul, à savoir par voie maritime. C’est Saipol, une filiale du groupe Avril, qui fournira la biomasse liquide produite à partir d’huile de colza européen, selon les exigences des directives européennes sur les énergies renouvelables RED, qui définissent les critères de durabilité et les exigences environnementales pour le secteur.

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Décarboner les zones non interconnectées 

L’usine de biomasse liquide de la Réunion réalisera ses premiers bilans et retours d’expérience en 2024 et en 2025, dont devraient bénéficier les autres territoires ultramarins gérés également par EDF. En effet, EDF réalise actuellement des travaux de conversion sur plusieurs autres centrales électriques destinées à fonctionner à la biomasse liquide.

D’ici 2026, celles de Larivot en Guyane et de Lucciana en Corse devraient être mises en service. Suivies en 2027 de la centrale de Ricanto également en Corse, puis de celles de Bellefontaine en Martinique et Jarry en Guadeloupe d’ici 2028. Des opérations qui visent à rendre l’alimentation en énergies de toutes les zones non interconnectées (ZNI) gérées par EDF, 100% renouvelables d’ici 2033.

Cette conversion constitue une part importante d’énergie renouvelable pour le mix énergétique de l’île et s’inscrit dans l’objectif d’innovation technologique et de transformation durable du paysage énergétique de cette région non-interconnectée.

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