Inauguration du tout premier navire de croisière à propulsion hybride

C’est une révolution pour le secteur naval !

Hurtigruten, compagnie maritime norvégienne, a inauguré le 7 novembre dernier son premier navire à propulsion hybride. C’était en Antarctique, dans la baie Chiriguano de l’île Brabant.

Le navire a été baptisé MS Roald Amundsen en hommage à Roald Amundsen, l’explorateur norvégien ayant mené la première expédition maritime jusqu’au pôle Sud. Il s’agit du tout premier navire d’expédition à propulsion hybride du monde.

Les moteurs de ce navire long de 140 mètres fonctionnent grâce à de l’énergie fossile (fioul) couplée au système de batteries électriques à haut rendement « SAVe Energy » développé par le motoriste Rolls-Royce. 

On fait le point pour vous dans notre articlede la semaine.

 

 

Moteurs à faibles émissions et batteries électriques

  

Durant l’été 2019, et avant son inauguration officielle début novembre, le MS Roald Amundsen a doublement marqué l’histoire en devenant d’une part le premier navire de croisière à être propulsé en partie par des batteries électriques, et de l’autre le premier bateau hybride à traverser le légendaire Passage du Nord-Ouest.

Rappelons que ce passage est un espace maritime de l’océan Arctique. Il est compris entre le détroit de Davis et la baie de Baffin à l’Est, et la mer de Beaufort à l’Ouest. Ce passage a justement été ouvert par uncertain Roald Amundsen, en 1905.


Pour donner l’occasion à ses passagers de découvrir et d’explorer certaines des eaux les plus spectaculaires au monde en limitant l’impact environnemental au sein de ces zones vulnérables, les moteurs du MS Roald Amundsen fonctionnent sur le même modèle qu’une voiture hybride.

Concrètement, sa propulsion hybride associe quatre moteurs thermiques à faibles émissions à deux blocs de grandes batteries électriques installées sur le bateau. Le tout offre permet de stopper les émissions de C02 du navire durant 15 à 30 minutes.

« Ce type de propulsion sera utilisé lorsque le bateau naviguera dans les fjords, les zones vulnérables ou lors des manœuvres dans les ports » explique l’entreprise norvégienne.

 

 

À (re)lire : SAVe Energy : des batteries électriques pour bateaux signées Rolls-Royce.

 

En complément de sa propulsion, le navire est également équipé d’un système deconversion de chaleur.
Ainsi, l’eau servant à refroidir les moteurs renvoie la chaleur à l’intérieur du navire grâce à un système de conversion. Grâce à ce système de chauffage, la cuisine, les douches, les systèmes de ventilation et la piscine sont alimentés. Des chauffe-eaux alimentés par les gaz d’échappement viennent compléter cet équipement intelligent.

 

 

Une réduction de 20% des émissions de CO2 

 

« Le principal atout réside dans la réduction totale de la consommation de carburant. Associée à une coque novatrice et à une utilisation optimale de l’électricité à bord, cette solution se traduira par une réduction de 20 % des émissions de CO2 – plus de 3 000 tonnes par an – et de la consommation de carburant. Les navires de croisière sont extrêmement énergivores dans leur fonctionnement et jusqu’ici, aucune technologie n’était capable de répondre aux besoins d’un bateau Hurtigruten tout électrique », précise Hurtigruten.

 

L’avenir des voyages d’exploration

Le MS Roald Amundsen sera bientôt rejoint par le MS Fridtjof Nansen au sein de la flotte de la compagnie Hurtigruten.
« Actuellement en cours de construction dans le chantier naval norvégien Kleven, il devrait être livré bien avant sa mise en service en avril 2020 », précise le communiqué de l’entreprise.

Ce n’est pas fini : ces deux navires seront suivis d’un troisième navire hybride. En effet, la compagnie Hurtigruten projette de devenir la compagnie de croisière la plus respectueuse de l’environnement au monde, s’appuyant notamment d’un investissement total à date de 850 millions de dollars américains. 

Et ce n’est pas tout ! La compagnie norvégienne rénove actuellement au moins six navires existants pour remplacer leur  propulsion diesel classique par une combinaison unique de batteries, de gaz naturel (GNL) et de biométhane liquéfiés (bioGNL).   Ce dernier provient de déchets organiques, notamment le poisson.

L’utilisation de ce carburant dans ce type de navire représentera un véritable changement pour l’industrie navale ainsi qu’une nouvelle victoire pour le développement durable.

Répondre aux engagements de l’accord de Paris : – 50% d’émissions de CO2 pour le secteur maritime d’ici 2050 !

 

Pour rappel, dans le cadre del’accord de Paris fixé en 2015 lors de la COP21, les 173 pays membres de la OMI (Organisation Maritime Internationale) ont signé en avril 2018 un accord visant à réduire de 50% les émissions de CO2 du secteur maritime d’ici 2050.

À l’instar du transport aérien, le transport maritime représenterait également à lui seul entre 2 et 3% des émissions de CO2 mondiales. Il fait donc partie des principaux facteurs de pollution atmosphérique.

Sans compter que le transport maritime achemine encore aujourd’hui près de 90% des marchandises à travers le monde et transporte plusieurs millions de personnes chaque année.

Enova est l’entreprise publique norvégienne en charge de promouvoir la production et la consommation des énergies renouvelables. Elle a participé au financement de ce projet aux côtés de Hurtigruten. Les deux entreprises sont ainsi à saluer pour cette belle initiative et ses financements !

 

 

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*Photo de couverture : photo d’illustration