Eurovia (Vinci) dévoile et installe la première « route 100% recyclée » du monde !
En juin dernier, nous vous parlions de WattWay, la « première route solaire du monde » mise au point par Colas et l’INES.
Cette semaine, c’est Eurovia qui vient, dans un communiqué publié mardi dernier, de dévoiler la « première route 100% recyclée » du monde.
Cette filiale du groupe Vinci a en effet expérimenté la rénovation d’un tronçon d’un kilomètre sur l’A10 en Gironde (entre Pons et Saint-Aubin), qui se situe donc sur le réseau Vinci Autoroutes, en utilisant un enrobé presque 100% recyclé.
C’est le fruit de deux années de recherche et développement, en collaboration avec Vinci Autoroutes et grâce notamment au savoir-faire du constructeur de matériel Marini-Ermont, (filiale du groupe Fayat).
On vous explique tout dans notre article !
Un enrobé conçu à 98% d’agrégats issus de la déconstruction des routes !
Pour opérer la rénovation d’une partie de son réseau d’autoroutes, mais aussi affirmer sa volonté de rechercher des « solutions innovantes visant à améliorer les performances énergétiques et environnementales de ses activités » le groupe Vinci a confié à l’une de ses filiales, Eurovia, les travaux de recherche et de développement d’un enrobé fabriqué à partir de 100% d’agrégats recyclés, issus de la déconstruction des routes.
Après deux ans de recherche et de développement, Eurovia a réussi à mettre au point une route presque 100% recyclée, une première mondiale selon la société.
Dans les faits, l’enrobé intègrerait 98% d’agrégats recyclés, les 2% restants correspondants aux additifs qui viennent compléter la constitution de l’enduit.
Cette avancée a été rendue possible grâce à l’expertise d’Eurovia dans la construction et la rénovation des infrastructures de transport d’une part, et du recyclage d’autre part, la filiale du groupe Vinci étant le premier producteur français de matériaux du BTP recyclés (avec une production annuelle de 7,7 millions de tonnes sur 140 installations traitant des déchets venant de la route, des travaux publics et du bâtiment) mais également grâce au savoir faire du constructeur de matériel Marini-Ermont, (filiale du groupe Fayat).
En effet, si le recyclage à chaud des enrobés n’est pas une nouveauté, puisqu’il existe depuis le milieu des années 80, les taux de recyclage étaient pour le moment plafonnés autour des 50%.
Le 100% recyclable existe déjà aussi depuis plusieurs années, mais jusqu’à présent il s’opérait uniquement dans des usines fixes et sur de petits volumes.
La « vraie » nouveauté ici est donc le recyclage à 100% directement sur place, le tout à la vitesse d’un chantier autoroutier et avec un enrobé capable de répondre aux mêmes spécifications de performance qu’une chaussée habituelle.
Eurovia a donc fait appel à Marini-Ermont, leader des usines d’enrobé mobiles pour répondre à ce besoin, comme l’explique Jean-Pierre Parisi, DG France et Belgique d’Eurovia : « On a conclu un partenariat pour concevoir et fabriquer une usine qui soit capable de fabriquer des enrobés avec 100% d’agrégats recyclés et avec une cadence qui soit compatible avec les normes de mise en œuvre sur le chantier ».
Une usine mobile capable de produire entre 250 et 400 tonnes d’enrobés recyclés… par heure !
Installée à Saint-Christoly-de-Blaye, cette usine mobile continue innovante (baptisée TRX100%) permet de produire entre 250 et 400 tonnes d’enrobés recyclés par heure.
De quoi assurer la cadence des plus gros chantiers de construction ou de rénovation.
Mais ce n’est pas le seul avantage de ce nouveau procédé.
L’émission de gaz à effets de serre sur les chantiers divisée par deux !
Au-delà du recyclage des matériaux issus de la déconstruction des chantiers et du rabotage des routes, permettant donc de préserver au moins en partie les ressources naturelles, l’usine mobile, directement présente sur le site du chantier, permet également de réduire la logistique de transport, et donc le défilé des camions.
L’emprunte carbone du chantier est réduite à son minimum, contribuant ainsi à une réduction de près de 50% des émissions de gaz à effet de serre.
À titre d’exemple, en utilisant ces nouveaux procédés, la rénovation d’un kilomètre de route « 100% recyclée » sur le chantier de l’A10 expérimenté par Eurovia, a permis de faire l’économie de 20 allers-retours de 300 km, comme cela aurait été lecas si les matériaux avaient été extraits directement de carrières.
Eurovia précise d’ailleurs que «ce projet de recherche est lauréat de l’appel à projets ‘’Route du futur’’ opéré par l’Ademe dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir, qui soutient le développement de solutions industrielles innovantes et ambitieuses pour réduire l’impact environnemental des infrastructures routières et accompagner la transition énergétique du secteur routier ».
La route « 100% recyclée » marque de nouveau l’engagement de Vinci dans la recherche de solutions innovantes pour limiter l’empreinte environnementale des travaux routiers. Rappelons que Vinci Autoroutes est le gestionnaire du premier réseau d’autoroutes en France, avec près de 4500km d’autoroutes.