Coup d’envoi de la construction du plus long Tunnel immergé du monde !
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Après de nombreuses années de retard suite à des recours judiciaires déposés par les opposants au projet, la construction du plus long tunnel immergé du monde vient de commencer.
Ce projet titanesque permettra de relier le Danemark à l’Allemagne, plus précisément les îles danoises de Lolland-Falster (au sud de Copenhague) à la région allemande du Schleswig-Holstein.
Le consortium à la tête de ce projet (une nouvelle fois retardé de plusieurs mois en raison de la crise sanitaire) peut enfin débuter les travaux avec l’objectif d’être opérationnel d’ici 2029.
Le point sur ce projet dans notre article de la semaine.
De la construction d’un pont aérien à celui d’un tunnel immergé
Ce projet n’est en rien nouveau, l’idée initiale remontant en réalité en 2008.
À cette époque, l’Allemagne et le Danemark prévoient la construction d’un pont aérien pour relier les deux pays.
Mais après des années de discussions et de réflexions, cette idée est abandonnée au profit de la création d’un tunnel immergé dans les fonds marins.
Ils décident alors de signer un traité d’Etat afin de permettre une meilleure liaison entre les deux pays, qui sera ratifié un an plus tard.
Très vite, une alliance d’opposants, formés notamment d’écologistes inquiets d’une destruction de la faune et de la flore et de diverses compagnies de ferries, qui craignaient une concurrence trop forte du transport routier via ce tunnel, dépose de multiples recours judiciaires pour mettre fin au projet.
Si les travaux pouvaient commencer côté danois, beaucoup de questions planaient encore jusqu’à début novembre côté allemand, c’est-à-dire jusqu’à l’obtention d’une législation commune aux deux pays.
La plus haute cour administrative allemande a rejeté les arguments des opposants, indiquant qu’aucun risque ou dégradation majeurs n’étaient à prévoir avec ce projet, ni pour la nature, ni pour le transport maritime.
Un chantier faramineux
Les travaux de construction du tunnel ont donc commencé côté danois il y a quelques semaines et se poursuivront au cours des prochaines années, avant de commencer du côté allemand.
Le futur tunnel Fehmarnbelt permettra de relier les îles danoises Lolland-Falster (sud de Copenhague) à la région allemande du Schleswig-Holstein.
Pour permettre la construction sous la mer Baltique, 19 millions de mètres cubes de pierre et de sable seront excavés des fonds marins. Une tranchée de 60 mètres de large et 16 mètres de profondeur et s’étendant sur près de 18 kilomètres sera réalisée, plutôt que de percer un puits.
Les différents éléments du tunnel seront ensuite assemblés.
“Avec la flexibilité des joints en caoutchouc, il est maintenant possible d’utiliser la pression d’eau élevée à l’extrémité libre de l’élément immergé pour le presser fermement contre le précédent”, précisent les responsables du projet.
En effet, contrairement à des tunnels forés, celui-ci sera constitué d’éléments en béton creux formant quatre gaines séparées, deux fois deux voies routières et deux voies ferroviaires, installées dans la tranchée pour limiter les risques de croisement et poursuivre l’exploitation en cas d’incident. Il sera ensuite recouvert de sédiments pour la stabilisation de l’ensemble de l’ouvrage.
Ces deux autoroutes à deux voies, séparées par une voie de service, permettront aux automobilistes de circuler à 110 km/h, et les deux voies ferrées permettront quant à elles aux trains de rouler à 200 km/h.
Le tunnel devrait être opérationnel mi-2029. et deviendrait le plus long tunnel immergé jamais construit.
Le début des travaux s’accompagne de la création d’un nouveau port à Lolland, ainsi que d’une usine au sein de laquelle seront assemblées les 89 sections en béton qui permettront la construction du tunnel.
Chacun de ces éléments individuels mesurera 217 mètres de long, 42 mètres de large et 9 mètres de haut et pèsera à lui seul 73 000 tonnes.
Parmi les 89 éléments, 10 bénéficieront d’un étage inférieur, pour l’utilisation des équipements d’exploitation et d’entretien du tunnel.
La construction de logements et de locaux administratifs pour les employés ainsi que les commandes de machines spécialisées pour ce type de construction, feront également partie des premières étapes à réaliser.
“La liaison Fehmarn Belt va être une nouvelle passerelle vers l’Europe et une nouvelle passerelle pour les solutions futures de transport vert”, a précisé le ministre des Transports danois, Benny Engelbrecht, dans un communiqué.
Ce tunnel constitue un des plus grands projets d’infrastructure en cours en Europe et qui s’élève pour le moment à plus de 6,8 milliards d’euros.
Pour aider à financer le tunnel, un péage devrait être mis en place par la suite.
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Un temps de trajet considérablement réduit
Jusqu’à présent, pour relier le Länder allemand du Schleswig-Holstein et l’île danoise de Lolland-Faster, il fallait compter sur le ferry, et donc sur un trajet d’environ 1 heure pour traverser le détroit du Fehmarn Belt. Et en passant par la route, la liaison était possible via le pont-tunnel de l’Øresund (nom du détroit), mais par un détour de 160 kilomètres par la région danoise de Jutland.
Avec ce tunnel immergé, voyager entre les deux pays ne prendra que dix minutes en voiture et sept minutes en train.
Les trajets entres les grandes villes allemandes et danoises seront également plus rapides grâce à l’emprunt de ce tunnel.
“Aujourd’hui, si vous deviez faire un voyage en train de Copenhague à Hambourg, cela vous prendrait environ quatre heures et demie”, précise Jens Ole Kaslund, le directeur technique de Femern A / S, la société publique danoise chargée du projet. “Lorsque le tunnel sera terminé, le même trajet prendra deux heures et demie”.
Un consortium de huit entreprises
Pour mener à bien ce projet, un consortium de huit entreprises assurera cet impressionnant chantier au cours des années à venir. Parmi les huit entreprises présentes, on retrouve deux sociétés françaises : Vinci Construction, ainsi que sa filiale Soletanche Bachy, spécialisée dans les fondations et les technologies du sol.
Sur place, près de 3 000 personnes par an seront actives sur le chantier pour la phase de construction.
Malgré le retard de la mise en route du projet, le plus long tunnel immergé du monde finira bel et bien par voir le jour d’ici une dizaine d’années.
Au-delà de permettre un véritable gain de temps pour relier les deux pays, ce tunnel sera également l’occasion d’ouvrir un couloir stratégique pour le transport de marchandises entre l’Europe centrale et l’Europe du nord.
Lire le communiqué de Vinci Construction