Waste-to-Energy Project : une usine pour transformer les déchets en énergie, en eau pure et en briques !
C’est le genre de projet qui peut réellement faire bouger les choses et les mentalités ! En Ethiopie, et plus précisément dans sa capitale Addis-Abeda, une usine pas comme les autres verra bientôt le jour.
Objectif : transformer les montagnes de déchets de la ville, qui s’étendent aujourd’hui sur plus de 36 hectares dans la décharge à ciel ouvert de Koshe (Reppie), en énergie, en eau pure, mais également en briques.
Baptisé Reppie Waste-to-Energy Project, ce projet, emmené par le gouvernement et Ethiopian Electric Power (le seul producteur d’électricité d’Ethiopie, qui appartient à l’état), ainsi que par un consortium composé de CNEEC (China National Electric Engineering Co. Ltd) et CIL (Cambridge Industries Ltd.), sera le premier du genre à voir le jour en Afrique.
On vous explique tout dans notre article !
Décharge de Koshe / Reppie : un contexte alarmant !
Ce projet, dont les travaux ont débutés en septembre 2014, se situe aux abords de la capitale Ethiopienne, Addis-Abeda, bordée par une décharge à ciel ouvert de plus de 36 hectares, dans laquelle des milliers de personnes fouillent chaque jour les déchets dans des conditions affreusement dangereuses.
Un glissement de terrain avait d’ailleurs fait perdre la vie à plus de 100 personnes en mars 2017.
L’un des objectifs principaux est donc de sécuriser cette zone à risque, tout en exploitant ces montagnes de déchets pour les transformer…
« Le projet Reppie n’est qu’un élément de la stratégie plus large de l’Éthiopie visant à lutter contre la pollution et à adopter l’énergie renouvelable dans tous les secteurs de l’économie. Nous espérons que Reppie servira de modèle pour d’autres pays de la région et du monde entier », déclarait l’an dernier à Nairobi, Zerubabel Getachew, représentant de l’Ethiopie auprès des Nations Unies.
Transformer les déchets en énergie, en eau pure et… en briques !
Rien que ça ! Cette usine, dont les travaux devaient se terminer fin 2017, devrait finalement voir le jour fin 2018 / début 2019 (même si aucune date précise n’a pour le moment été avancée par le gouvernement éthiopien) permettra de transformer les déchets en énergie et en eau pure, mais également en briques.
Transformation des déchets en électricité par combustion :
Procédé bien connu et assez simple, la première mission de l’usine sera de bruler près de 1400 tonnes de déchets par jour par combustion, soit environ 350.000 tonnes par an (c’est-à-dire environ 80% de la production annuelle de déchets de la ville).
Ils seront brulés dans une chambre à combustion et la chaleur dégagée permettra de faire bouillir de l’eau, qui, une fois transformée en vapeur, fera tourner les turbines du réacteur de la centrale qui elle-même produira de l’électricité.
L’usine entend ainsi subvenir à environ 30% des besoins énergétiques de cette ville de 4 millions d’habitants, avec une capacité de 50 mégawatts.
Selon Bizuneh Tolcha, ministre éthiopien de l’eau, de l’irrigation et de l’énergie, l’usine permettra également de stopper l’émission de plus de 46 000 tonnes de gaz méthane par an.
Plus de 30 millions de litres d’eau pure récupérés par an !
Grâce à ce même processus de combustion, plus de 30 millions de litres d’eau devraient être récupérés par an. De l’eau pure qui pourra ensuite être redistribuée, que ce soit pour les besoins de la population, de l’agriculture locale ou encore pour d’autres projets de production d’énergie verte.
Et les briques dans tout ça ?
Enfin, dernière transformation de ces déchets après leur combustion : les cendres récupérées seront utilisées pour fabriquer des briques, pour la construction de certaines infrastructures de la ville et du pays.
Comme quoi, rien ne se perd, même dans nos déchets.
Ce projet (estimé à plus de 120 millions de dollars) de transformation des déchets de la décharge de Koshe s’inscrit dans le plan écologique, énergétique et économique du Pays.
Le gouvernement éthiopien ambitionne en effet de faire passer sa production énergétique à 17 300 mégawatts par an d’ici l’horizon 2020 (contre 4 200 mégawatts actuellement), le tout en énergie verte grâce à l’utilisation des déchets bien sûr, mais également d’autres ressources et procédés comme l’hydraulique, l’éolien ou encore le solaire pour pouvoir couvrir les besoins énergétiques de l’ensemble de ses 100 millions d’habitants du pays à long terme.