Virgin veut son Hyperloop sur les rails pour 2025 !
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Imaginé par l’entrepreneur à succès Elon Musk, l’Hyperloop, ce train ultra-rapide, poursuit son déploiement au sein de différentes start-up.
Parmi les entreprises qui planchent sur le projet Hyperloop, Virgin Hyperloop One vient d’annoncer l’obtention des autorisations pour l’installation d’un centre de certification mondiale en Virginie-Occidentale, aux États-Unis, marquant ainsi un tournant dans le développement de ce train du futur.
Créée en 2014, la société Hyperloop One, rebaptisée Virgin Hyperloop One depuis 2017 suite à l’investissement important de Richard Branson, président et fondateur de Virgin Group, entend bien réussir en premier le défi de l’Hyperloop.
Objectif : mettre son Virgin Hyperloop sur les rails dès 2025 pour démarrer les certifications et orchestrer son lancement commercial d’ici 2030 !
Le point sur l’Hyperloop dans notre article de la semaine.
Hyperloop : le train du futur
Ce tout nouveau type de transport de personnes et de marchandises à très haute vitesse (environ 1200 km/h prévu à terme) fonctionne selon un principe de capsules pressurisées qui se déplacent au sein d’immenses tubes à basse pression. L’Hyperloop est surélevé par un système de sustentation magnétique (de gros aimants pour faire simple) qui le maintient en lévitation au-dessus des rails et évite donc tous frottements.
Les capsules sont quant à elles propulsées à l’aide de moteurs à induction qui se servent de l’énergie électrique pour générer un champ électromagnétique.
Mais le concept, imaginé et décrit par Elon Musk en 2013, est encore loin d’atteindre le but escompté.
Pour le moment, le record de vitesse atteint par le Virgin Hyperloop One lors des tests effectués est de 387 km/h, soit à peine plus que la vitesse moyenne d’un TGV et loin du record de ce dernier, avec une vitesse de 574,8 km/h atteinte sur une rame d’essai.
Ce chiffre est surtout près de quatre fois moins élevé que l’objectif de vitesse finale de 1200 km/h. Virgin Hyperloop One se donne cinq ans pour parvenir à cette vitesse et pour atteindre l’objectif d’accueil de chaque capsule, c’est-à-dire une vingtaine de passagers ainsi que trois tonnes de fret.
À noter que pour le moment aucun test n’a encore été réalisé avec des passagers à bord.
Un centre de vérification pour un lancement dès 2025
Après avoir lancé un appel d’offres, auquel 18 États américains avaient répondu, l’installation du centre de vérification de Virgin Hyperloop One se fera finalement en Virginie-Occidentale.
Le centre de vérification permettra de développer les différents éléments commerciaux et réglementaires de l’Hyperloop. Le circuit de test mesurera près de 10 km de long.
Cette installation permettra à l’entreprise de se concentrer sur les tests de sécurité mais également sur le choix des méthodes d’embarquement et de débarquement des passagers les plus sécurisées et les plus opérationnelles.
Au-delà de la sécurité des passagers, Virgin Hyperloop s’intéresse également au confort des passagers et profitera de la réalisation des tests pour mettre au point des services de qualité au sein de son Hyperloop.
Le centre d’expérimentation devrait être opérationnel en 2023 et l’entreprise envisage ses premières certifications dès 2025.
“Aujourd’hui est l’un des jours les plus passionnants de l’histoire de Virgin Hyperloop”, a déclaré Richard Branson, fondateur du groupe Virgin, dans un communiqué.
“Le centre de certification Hyperloop est le début du voyage hyperloop pour la Virginie occidentale, pour les États-Unis et pour le monde. Nous sommes sur le point de faire du voyage hyperloop une réalité pour les gens du monde entier.”
Si le groupe obtient le feu vert du gouvernement américain d’ici 2025, le lancement du service pourrait ainsi avoir lieu en 2030 et relierait plusieurs États américains comme l’Ohio, le Texas, le Missouri, Washington et la Caroline du Nord.
La société dispose déjà d’un centre d’essai installé dans le désert du Nevada. Dans ce centre, des tests ont été menés à l’aide de quatre prototypes pour permettre à la société de valider les technologies choisies ainsi que le design.
L’ensemble de ces expérimentations permettront à la fois à l’entreprise, mais également aux investisseurs et à terme aux régulateurs, de s’assurer de la viabilité du projet d’Hyperloop aussi bien en termes de fonctionnement que de sécurité.
Un investissement important
Pour mener à bien ce projet, le milliardaire Richard Branson vient d’investir 500 millions de dollars dans la création de ce centre d’expérimentation. Mais il n’est pas le seul à croire en ce projet et à y investir. De nombreux spécialistes mondiaux du transport ont décidé de capitaliser dans ce qu’ils pensent être un réel projet d’avenir.
L’actionnaire principal de Virgin Hyperloop, avec 59 % du capital, est DP World, le troisième exploitant portuaire mondial et filiale du fonds Dubaï World.
En 2016, la SNCF avait également rejoint le projet, aussi bien financièrement qu’en apportant ses ressources en terme d’ingénierie et son expertise pour aider à valider le design, les spécifications, ainsi que tout ayant trait à la sécurité.
D’autres actionnaires publics et privés se sont également lancés dans le projet. Au total, ce sont 400 millions de dollars qui y ont déjà été investis.
En juillet 2020, un projet de réglementation encadrant ce nouveau type de transport à été entrepris aux Etats-Unis. Pour ce projet, la start-up s’est accordée avec le Département des Transports américain afin de modifier certaines législations, lui permettant en même temps de bénéficier d’un financement fédéral.
Une concurrence forte pour Virgin Hyperloop
Bien que Virgin Hyperloop soit pour le moment la seule entreprise au monde à avoir testé avec succès la technologie Hyperloop à grande échelle, elle n’en est pas moins en concurrence avec d’autres start-up ayant les mêmes ambitions.
C’est notamment le cas de Hyperloop Transportation Technologies (HTT), une société américaine fondée par Dirk Ahlborn et Bibop Gresta.
En 2017, la société créait un centre d’essai à Toulouse dédié à la recherche et au développement de son projet d’Hyperloop.
L’an dernier, en 2019, elle inaugurait ainsi son premier tunnel d’essai et lançait une étude de faisabilité à propos d’une ligne entre Toulouse et Montpellier.
La société canadienne Transpod planche également sur un projet d’Hyperloop. En août dernier, la province d’Alberta et la start-up annonçaient vouloir relier les deux villes d’Edmonton et Calgary, séparées par 300 kilomètres, en environ 20 minutes grâce à l’Hyperloop.
Les premières constructions de cette ligne futuriste débuteront en 2025 avec les derniers essais au plus tard en 2027. L’entreprise ambitionne également des projets d’hyperloop à venir pour l’Hexagone pour relier plus facilement différentes villes.
Avec ce nouveau mode de transport futuriste, Virgin Hyperloop veut proposer une solution plus rapide, plus sûre mais aussi plus durable que les modes de transports existants.
Si pour le moment les tests sont encore loin des résultats espérés, la société espère qu’avec ce nouveau centre d’expérimentation les objectifs seront atteints d’ici cinq ans, et qu’elle pourra ainsi opérer son lancement commercial d’ici 2030.
Il reste à voir comment la concurrence avancera en parallèle de son côté sur durant cette période pour le développement de leur propre Hyperloop.
Le communiqué De Virgin Hyperloop