Suez inaugure un puits de Carbone à Créteil pour purifier l’air

 

Le 20 mars dernier, le groupe Suez a inauguré son puits de carbone à Créteil, destiné à revaloriser le traitement des déchets pour purifier l’air urbain.

Une installation innovante mais surtout une première mondiale pour le groupe, qui s’inscrit directement dans les préoccupations de transition écologique de la ville de Paris et de la région Ile-de-France.

Ce puits, qui représente le plus gros projet industriel d’Ile-de-France depuis vingt ans, promet de purifier l’air urbain tout en favorisant l’économie circulaire. Comment ? Grâce à une valorisation énergétique.

Lors de l’inauguration, le maire de Créteil, Laurent Cathala, a souligné le fait qu’il s’agissait d’une « installation novatrice » et d’un « dispositif exemplaire en matière de transition écologique, permettant d’améliorer la qualité de l’air urbain et de produire de l’énergie verte. »

On vous explique tout dans notre article du jour !

 

Purger le CO2 grâce à des micro-algues

 

Au sein du puits, une double boucle de traitement est mise en place.

Lors de la première boucle, le CO2 sera purgé par des micro-algues nommées « chlorelles », récupérées dans la Seine, et qui le convertiront ensuite en carbone.

« Un dispositif de bullage c’est-à-dire de brassage et d’aération placé en bas de la colonne permet le transfert du CO2 dans le liquide et la captation par les micro-algues », précise François Godart, chef du projet puits de carbone.

Dans la seconde boucle, ce carbone sera envoyé en station d’épuration. Cela permettra de l’assainir avant de le transformer en bio-méthane, une énergie verte renouvelable, qui pourrait alimenter le réseau de gaz urbain.

« La capacité de photosynthèse des micro-algues est bien meilleure que celle des autres plantes. Un mètre cube de biofiltre permet de capter l’équivalent en CO2 de 100 arbres », indique Jérôme Arnaudis, directeur de pôle Air chez Suez.

 

 

Une première mondiale !

 

 

S’il existe déjà des puits de carbone à plus petite échelle à Paris (métro Alésia) et en région parisienne (à Colombes et Poissy), permettant de purifier l’air, c’est la première fois au monde qu’un puits est créé à proximité d’une usine industrielle, permettant ainsi de filtrer directement les fumées qui s’en dégagent.

« Ce puits de carbone est le premier démonstrateur mondial installé sur une unité de valorisation énergétique », précise Marie-Ange Debon, la directrice générale France de Suez.

Ce projet, lancé en 2015, est réalisé en partenariat avec l’entreprise Fermentlag, qui tente d’utiliser les micro-algues dans divers domaines comme la nutrition humaine, l’alimentation animale ou encore l’environnement.

« Nous avons amené notre expertise dans la connaissance des micro-algues et leur sélection. Nous avons recherché les souches les plus adaptées en fonction des applications, fait des tests à l’échelle du laboratoire puis aidé Suez à mettre en place le procédé sur site. Suez, de son côté, s’est occupé de la partie développement technologique, monitoring, commercialisation », précise François Godart, chef de projet Puits de carbone chez Fermentalg.

 

 

Un projet global d’amélioration de la qualité de l’air

 

Si le montant de cet investissement n’a pas été précisé par Suez, la société indique que ce système fait partie d’un projet plus global d’amélioration de qualité de l’air.

En effet, le lancement du puits de carbone n’est qu’un premier pas dans un projet plus important induit dans la ville de Créteil, et en général dans le Val-de-Marne.

Le projet, nommé Valo’Marne, aspire d’ici 2023 à la conversion de plusieurs tonnes de déchets ce qui permettra de produire de l’énergie transformée ensuite en électricité et chauffage ainsi qu’en station hydrogène pour les voitures. Cette énergie sera également utilisée à terme pour la création d’une serre d’agriculture urbaine où pousseront des tomates.

Plus de 300 emplois en insertion devraient également être créés pour ce projet, notamment des postes de conducteurs de fours, de manutention ou même de logistique.

« Aujourd’hui, des centaines de milliers de tonnes de déchets sont enfouies, faute de mieux », déplore le maire de Créteil. « Un nouveau four d’incinération permettra à 37 000 foyers cristoliens de voir leur taux de TVA réduit. ».

Bien évidemment, les habitants de Créteil seront consultés en masse avant la date de fin du projet, à savoir 2023, pour pouvoir donner leur avis et dissiper les éventuels doutes et questions.

Pour le moment ce puits de carbone n’est qu’un prototype expérimental et sera en période de test durant un an. Le but ici est donc de vérifier la viabilité du système pour pouvoir ensuite étendre ce service à d’autres villes et proposer des solutions durables.

 

 

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*Photo de couverture : photo d’illustration