[Rail] Le pari d’éco-durabilité de la nouvelle gare de Nîmes !
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Située à quelques kilomètres de Nîmes, la gare Nîmes Pont-du-Gard met en avant une conception avant-gardiste, centrée aussi bien sur l’amélioration des services voyageurs que sur l’écologie.
En service depuis un an et demi, cette gare illustre parfaitement les possibilités énergétiques des gares de demain.
Avec l’obtention du label “Bâtiment Durable Occitanie”, elle pourrait bien inspirer de nombreuses gares à l’avenir.
Retour sur sa conception inédite.
Une ambition écologique
Conçue par AREP, l’agence d’architecture pluridisciplinaire, et SNCF Gares et Connexions, le projet de la gare Nîmes Pont-du-Gard a été pensé avec un double objectif : une mobilité bas carbone et une expérience voyageur améliorée !
Côté matériaux, on est loin d’une gare “classique” :
Les matériaux lourds comme l’acier ont été radicalement diminués, notamment dans la conception des limites séparatistes sur le site.
Seules les clôtures de sécurisation de la ligne à grande vitesse ont été réalisées à partir de matériaux lourds conformément aux normes de sécurité exigées.
Les clôtures paysagères ont quant à elles été construites à partir de noues plantées, avec des roseaux, d’herbes des indies et d’autres clôtures en ganivelles.
Le sol est réalisé en pierre calcaire et accueille une nouvelle gamme de mobilier d’attente, conçu par AREP, en bois et en béton, combinant confort thermique et acoustique dans l’espace collectif.
Pour la gestion de l’eau, plutôt rare sur le site et pour limiter l’imperméabilisation des sols, AREP s’est tourné vers une solution qui favorise l’infiltration directe grâce à la création de noues paysagères, de bassins de rétention et de cuves de récupération, capables de faire face à un épisode de pluie centennale.
Cette solution permet l’alimentation naturelle des nappes phréatiques vitales à toutes les productions vinicoles et horticoles se trouvant à proximité.
Avant de lancer la construction sur site, le projet a bénéficié d’une maquette numérique et d’une modélisation en 3D, qui a permis d’effectuer différentes études d’ensoleillement et aérauliques en amont.
C’est grâce à cette maquette numérique et à des processus de BIM (Building Information Modeling) élaborés dès les phases de conception, que le site pilote de la gare réalise son exploitation et sa maintenance. Par ailleurs, cette maquette à également permis d’aider les usagers et les riverains à mieux appréhender le projet.
Lors de sa construction, la gare avait obtenu le référentiel de qualité environnementale « Bâtiment Durable Occitanie », basé sur l’impact des matériaux choisis, le respect de la biodiversité ou encore les choix thermiques utilisés. Elle a par ailleurs réussi à être la première gare certifiée par le label « Bâtiment Durable Occitanie », 9 mois après sa mise en service.
L’expérience des voyageurs a été grandement repensée pour être améliorée.
Sur le quai, les voyageurs sont abrités partiellement du soleil et de la pluie grâce à des abris filants revêtus de lames de peuplier et des pare-vent, alternant le verre et la maille, sont également présents pour offrir des abris aux voyageurs.
À l’intérieur de ce bâtiment de forme cubique de 2500 m2, la grande toiture agit comme une grande ombrière, réalisée grâce à des bambous, installés par dizaines sur le toit et sur les façades, reposant sur des poteaux en chêne de 9 mètres de haut.
La toiture est composée de trois strates, permettant de réguler les apports lumineux et thermiques, tout en assurant l’étanchéité.
La ventilation naturelle abondante du hall est fournie par les portes d’accès et les châssis ouvrants de la toiture permettant de réaliser des courants d’air.
Un système de brumisation permet également d’apporter le niveau d’hygrométrie souhaité.
Le hall est entièrement éclairé par des LED, pilotées par une commande centralisée pour l’allumage et l’extinction en fonction d’un programme prédéfini mais également des capteurs de luminosité.
Grâce à ces différents systèmes et son éco-conception, la gare dispose d’une consommation énergétique frugale.
“Dans le bâtiment de service, les locaux chauffés ou rafraîchis sont regroupés avec des surfaces déperditives très restreintes et une forte inertie grâce à l’isolation extérieure et le plancher béton. La consommation d’énergie des locaux de service de la gare est inférieure de plus de 30% au niveau réglementaire (RT 2012).”, indique le communiqué d’AREP.
Un éco-concept jusqu’à l’extérieur
Dans la continuité de l’attention apportée à l’intérieur de la gare, les espaces extérieurs ont également été pensés dans une démarche écologique.
Ainsi, des panneaux solaires ont été placés sur les ombrières du parking paysager. Au total, ils recouvrent 550 places sur les 750 disponibles et ont été conçus d’après la démarche d’AREP EMC2B (Energie, Matière, Carbone, Climat et Biodiversité).
Ces 7 700 m2 de panneaux solaires produisent 1,7 GWH/an, soit l’équivalent de la consommation énergétique de 407 foyers français en moyenne.
Cette énergie produite permet de couvrir les besoins énergétiques réduits de la gare, et l’excédent est injecté dans le réseau d’Enedis.
Pour offrir aux voyageurs un maximum de possibilités, la conception de la gare mise sur l’interconnexion entre son TGV, le TER mais aussi les lignes de bus.
En effet, l’agence d’architecture du projet a décidé d’augmenter les espaces intermodalités, permettant aux utilisateurs d’utiliser des modes successifs de transports, à seulement quelques centaines de mètres de la gare.
Le parking, qui totalise 1000 places, a aussi été pensé pour les véhicules écodurables. Ainsi, près d’une centaine de places disposent de bornes de recharge pour véhicules électriques. Il en va de même pour les stationnements vélos, qui proposent 50% de leur stationnement avec des possibilités de recharge de batterie.
Une insertion réussie dans le paysage naturel
La gare a été conçue pour s’intégrer parfaitement dans son environnement verdoyant, au milieu des champs et des vignes, pour réaliser une continuité entre le bâtiment et ce “jardin” extérieur.
Grâce à sa structure bâtie avec des parois transparentes, qui laissent apparaître les différentes circulations, l’édifice se mêle davantage avec son environnement naturel. A l’extérieur, de grandes allées verdoyantes accompagnent les voyageurs jusqu’à la gare à travers le paysage du Mas Larrier, comme à travers un jardin Méditerranéen.
Pour favoriser le maintien de la faune locale, la majorité des pins, des cèdres et des chênes verts a été préservée. Plus de 400 arbres ont d’ailleurs été ajoutés aux 223 présents, permettant d’accueillir les voyageurs dans une atmosphère plus agréable et entourée de verdure.
Au sein de la zone entourant la gare, un ancien mas agricole datant du 17e siècle a également été conservé aux abords du site et accueillera prochainement un restaurant, une boutique de produits locaux ainsi qu’un espace de co-working.
Une construction axée sur le local
La construction a été réalisée en conscience des éléments vivants l’entourant, mais également en prenant en compte l’importance de la construction à partir d’éléments locaux.
Les mouvements de terres nécessaires à la construction de la gare ont été réalisés consciencieusement puisqu’une fois extraits, les 20 000m3 de terre végétale ont été stockés avant d’être remployés sur le site afin de créer un merlon de protection face aux vents dominants.
La gare de Nîmes Pont-du-Gard mise sur les circuits courts pour limiter les impacts environnementaux. Le béton utilisé pour le site a été réalisé directement depuis une centrale à béton locale, qui s’approvisionne avec des agrégats adaptés provenant d’une commune située à moins de 10 km et d’un dosage de ciment de 12%.
Le parement extérieur des bâtiments à quant à lui été réalisé à partir d’un béton de sites ocre et rose, composé d’agrégats locaux et de sable.
Pour limiter le transport, l’approvisionnement est exclusivement local ou réalisé dans des régions voisines. Dans le hall, la pierre calcaire de Hauteville utilisée, résistante à un trafic dense, est directement extraite des carrières du Bugey dans l’Ain.
La réalisation des poteaux de 9 mètres de haut de la charpente du hall en lamellé collé est réalisée directement dans une scierie de Haute-Saône, à partir de grumes de chênes qui proviennent du massif vosgien.
Avec ce projet environnemental qui propose de multiples solutions durables et bas carbone, AREP appuie son positionnement et sa volonté de réaliser des projets éco-durables.
Un modèle qui, on l’espère, inspirera d’autres constructeurs, que ce soit pour des bâtiments de service ou particuliers.
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Image de couverture : photo d’illustration.