Périphérique parisien : des enrobés phoniques mis en place sur de nouveaux tronçons

 

Le périphérique parisien, fréquenté chaque jour par plus d’un million de véhicules, fait actuellement l’objet de travaux de rénovationafin de réduire les nuisances sonores.

La grande transformation réside dans le changement du revêtement classique par un revêtement phonique.

Retour sur ce chantier qui a débuté en 2013 dans notre article de la semaine.

 

Répondre aux nombreuses revendications des Parisiens

 

Les zones d’intervention des travaux du périphérique ont été choisies en grande partie en fonction des revendications des habitants de Paris.

En effet, les nombreuses plaintes déposées par les habitants proches du périphérique ont été prises en compte, et les tronçons les plus dérangeants pour la population locale ont donc été désignés prioritaires pour recevoir ce nouveau revêtement.

D’autres critères sont ensuite entrés en compte, comme la présence ou non d’établissements scolaires et de complexes sportifs à proximité, mais également la vétusté du revêtement nécessitant rapidement un renouvellement.

 

Un enrobé contenant plus de « vide » pour piéger le bruit

 

En 2012, la Ville de Paris avait entrepris le remplacement de l’enrobé « normal », présent jusque là sur l’ensemble du périphérique, par un enrobé phonique spécifique.

Cet enrobé phonique, en comparaison à un enrobé classique, possède un granulat plus petit ainsi qu’un pourcentage de vide plus élevé (20% contre 5%).

« Cet enrobé phonique contient plus de « vide » qu’un classique, lui permettant de piéger le bruit de roulement des véhicules au sol »,précise Jimmy Pluquet, directeur d’agences chez Eiffage.

Fin de travaux imminente !

 

Cet été, six tronçons étaient concernés par ce changement de revêtement avec une fin des travaux prévue d’ici peu.

Parmi les secteurs concernés ont retrouve les tronçons d’Asnières Levallois, de Levallois Sud, de La Muette Sud, de la Porte d’Issy et d’Aubervilliers.

Avec un coût de 18 millions d’euros financés entièrement par la Ville de Paris, ce projet devrait aider les riverains proches du périphérique à vivre mieux.

Pour atténuer le bruit des véhicules, cet enrobé est constitué de sable, de cailloux et de bitume. L’enrobé est déposé sur le sol par les machines à une chaleur avoisinant les 150° lui permettant ainsi s’imbriquer plus facilement avec les différentes parties. Les cylindres aplatissent ensuite l’enrobé afin de lui donner un aspect lisse. Les joints sont travaillés directement à la main pour un meilleur rendu.

Les travaux s’effectuent uniquement de nuit, avec des interruptions de circulation sur certains tronçons permettant aux ouvriers d’agir dans un premier temps sur la portion du périphérique intérieur puis une fois celle-ci terminée, de s’attaquer à la portion du périphérique extérieur.

 

5 à 7 décibels en moins…

 

Ce nouvel enrobé devrait être plus résistant que celui placé sur les autoroutes, puisque grâce à sa couleur plus claire, il sera capable de diminuer la température et donc d’éviter l’apparition trop fréquente d’ornières.

« En 2012, au moment de la pose, les nuisances sonores avaient été réduites de 9 dB environ, soit 8 fois moins de bruits. Six ans après, nous sommes à 4 fois moins. Comme tout enrobé, il finit par être moins performant. », explique Damien Balland, ingénieur à la ville de Paris et chef du laboratoire d’essai des matériaux.


Lorsqu’une voiture roule à 50 km/h sur le périphérique parisien pourvu d’un enrobé classique, cela représente la moitié du bruit perçu par l’oreille humaine. Et plus la vitesse augmente, plus ce bruit devient fort ce qui rend trèspeu attentif aux autres bruits environnant.

« Au-delà de 50 km/h, on estime que le bruit du roulement est prépondérant », indique Didier Landrevie, responsable du périphérique à la direction des voiries et des déplacements. « Avec cet enrobé, on parle d’un gain de 5 à 7 décibels, mais le bruit reste une perception humaine. Certains vous diront que nous n’avons pas enlevé le klaxon à 3 heures du matin. Et c’est vrai. ».

La vitesse autorisée sur le périphérique avait déjà été revue à la baisse pour limiter les nuisances sonores, passant alors de 80 km/h à 70 km/h. Des panneaux anti-bruits sont également présents pour parer à ce problème sur 14 km autour du périphérique, agissant sur les mêmes fréquences que le revêtement phonique.

A ces endroits là, il sera donc inutile de coupler les deux dispositifs puisqu’ils ne doubleraient pas l’efficacité. Damien Balland précise que « Les deux atténuent les mêmes fréquences. Économiquement, cela n’a pas forcément raison d’être. Le bruit dépend avant tout du poids et de la vitesse. »

Aujourd’hui, près de la moitié du périphérique dispose de ce nouvel enrobé. La Ville de Paris ne compte pas s’arrêter là, et travaille en étroite collaboration avec les départements voisins pour améliorer le quotidien des résidents.

Le chantier de la Porte de La Muette vient d’arriver à sa fin le 9 septembre dernier, pour laisser place le 19 septembre prochain au début du chantier porte de Champerret à proximité de Levallois.

 

 

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