Où en sont les énergies renouvelables en France en
2018 ?
Éoliennes, barrages hydrauliques, panneaux solaires, énergies fossiles vs énergies renouvelables, Paquet Énergie-Climat 2030, Cop 21, Alliance Solaire Internationale (ASI)…
Il n’est pas difficile de se perdre parmi les différents aspects relatifs aux énergies renouvelables, à leur développement et à la part qu’elles représentent dans notre consommation électrique à l’échelle mondiale et française.
Pour vous aider à mieux comprendre certains aspects et enjeux des énergies renouvelables, notamment en France, on vous a préparé un nouvel article.
On reviendra notamment sur le bilan de 2017 (et pourquoi il n’est pas si mauvais que ça), sur la part des différentes énergies renouvelables dans la production d’électricité totale et sur l’importance pour les acteurs de ce secteur d’investir dans ces nouvelles énergies dans un contexte où, rappelons-le, la demande est en constante hausse et où il est primordiale d’anticiper l’amenuisement des ressources fossiles d’une part et de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’autre part.
La production d’électricité mondiale (2017)
Commençons par répondre à l’une des questions principales : quelle part représentent les énergies renouvelables dans la production d’électricité mondiale ?
Dans son dernier rapport (chiffres 2017) publié en mars dernier, l’Agence Internationale de l’Énergie fait état d’une croissance plus rapide des énergies renouvelables.
Sur cette dernière année, leur part atteint 25% de la consommation électrique mondiale, l’énergie solaire enreprésentant, quant à elle, un quart.
Pour rappel, une Agence Internationale de l’Énergie, co-présidée par la France et l’Inde a été lancée en marge de la Cop 21 (fin 2015) et a tenu son premier sommet à New Delhi en mars dernier.
De son côté, l’Union européenne (dans son Paquet Énergie-Climat 2030) souhaite atteindre les 27% d’énergies renouvelables et la France vise quant à elle les 32% d’ici 2030.
Le rapport complet de l’ASI est disponible en anglais ICI.
En France : un bilan en demi-teinte pour 2017
Du côté de la France, malgré un léger recul de la part des énergies vertes dans le mix énergétique, le bilan de l’année 2017 reste relativement positif.
Le dernier Panorama de l’électricité renouvelable (rapport annuel dressé par Enedis, RTE, l’ADEeF et le Syndicat des Énergies Renouvelables – SER) publié en février 2018 montre en effet que la part de ces énergies a diminué, avec 18,4% pour l’année 2017 contre 19,6% en 2016.
Un recul qui est loin d’être catastrophique puisqu’il s’explique en grande partie par « une très mauvaise année en terme de pluviométrie », comme le précise Jean-Louis Bal, président du SER, dans un pays où les énergies renouvelables sont pour le moment largement dominées par l’hydroélectricité, qui a enregistré une baisse de 18% entre 2016 et 2017.
De leurs côtés, le photovoltaïque et l’éolien progressent nettement : le premier représente 32 % des nouveaux raccordements dans le renouvelable, (887 mégawatts (MW) supplémentaires) tandis que le second boucle une année record, représentant à lui seul 65% des nouvelles capacités renouvelables raccordées (1.797 MW supplémentaires).
Un bilan qui reste donc positif puisque le parc des énergies renouvelables a déjà atteint 94% de l’objectif de programmation pluriannuelle de l’énergie pour 2018 (avec 48.685 MW sur les 51,700MW).
Les différentes énergies renouvelables et leur part dans le parc des énergies renouvelables français
Au fait, quelles sont les différentes sources d’énergies renouvelables et quelle est leur part respective dans le parc global des énergies renouvelables ?
C’est une question qui peut paraître toute bête mais qui en réalité ne l’est pas du tout. En effet, de nombreuses personnes assimilent les énergies vertes aux éoliennes et au photovoltaïque (panneaux solaires) uniquement.
En réalité, il y a d’autres sources d’énergies renouvelables dont voici le classement, effectué en fonction de la part représentée par ces énergies dans le parc total des énergies renouvelables en France :
#1 : l’énergie Hydraulique renouvelable
Sur la première marche du podium, on retrouve l’énergie hydraulique !
Pour rappel, l’énergie hydraulique utilise la force de l’eau pour produire de l’électricité.
Elle constitue aujourd’hui la plus importante source d’énergie renouvelable en France en totalisant à elle seule plus de 52 % du parc renouvelable total et représente 10,1% de l’électricité totale consommée en France en 2017.
Exploitée depuis la fin du XIXème siècle, elle est également la plus ancienne énergie produite grâce à une ressource nationale.
EDF exploite aujourd’hui pas moins de 640 barrages (dont 150 d’une hauteur de plus de 20 m).
#2 : l’éolien
En deuxième position, on retrouve l’énergie renouvelable issue des éoliennes.
Pour rappel, les éoliennes utilisent la force du vent pour générer de l’électricité.
En 2017, l’éolien représente un peu moins de 28% de la production d’énergie renouvelable en France, soit 5% de l’électricité totale consommée pour cette année.
#3 : le photovoltaïque (solaire)
De son côté, et sur la dernière marche du podium pour le moment, le solaire représente quant à lui un peu plus de 15% de la production d’énergie verte, soit2% de l’énergie consommée en 2017.
Le solaire a le vent en poupe !
Autre donnée intéressante qui ressort de ce panorama : le rythme de progression soutenu du solaire !
En regardant de plus près, on peut constater que sur les 887 nouveaux MW générés par le photovoltaïque, près de la moitié a été raccordée au réseau au cours du dernier trimestre !
Une tendance qui démontrent l’intérêt plus que croissant de tous les énergéticiens pour le solaire dans un contexte économique encourageant, à l’image d’ENGIE qui souhaite accroître ses capacités dans le photovoltaïque à 2,2 gigawatts en France à l’horizon 2021.
#4 : Les bioénergies
Pour finir, parlons des bioénergies.
Pour rappel, la bioénergie désigne les formes d’énergie stockées par la biomasse (matière organique d’origine végétale, animale, bactérienne ou fongique (champignons), utilisable comme source d’énergie).
Concrètement, il s’agit par exemple des cultures énergétiques, des résidus agricoles et forestiers, des déchets organiques, qui peuvent être utilisés pour produire de la chaleur, du froid, de l’électricité ou des carburants.
Tant qu’elle n’est pas surexploitée, elle est considérée comme « renouvelable ».
En France en 2017, les bioénergies représentent un peu moins de 4% du parc d’énergie renouvelable.
Les bioénergies correspondent à 1,5% de la consommation totale d’électricité pour l’année 2017 :
Une évolution des réseaux de transport et de distribution
L’objectif de la transition énergétique est d’atteindre les 40% d’énergies renouvelables dans le mix énergétiquefrançais d’ici 2030.
Pour répondre à cet objectif, les réseaux de transport et de distribution continuent d’évoluer pour permettre l’intégration de la production d’électricité renouvelable tout en garantissant la sécurité et la sûreté du système électrique, ainsi que la qualité d’alimentation des consommateurs.
Vous voulez en savoir plus ?
Vous pouveztélécharger le Panorama de l’électricité renouvelable en 2017 en cliquant ICI.