“Oceanbird” le cargo écologique et éolien de demain !
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Et si les navires cargo de demain pouvaient devenir quasiment 100% propres ?
Pour rappel, les navires de transport maritime représentent près de 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit plus que le transport aérien.
Heureusement, la transition énergétique et écologique est en marche, afin de trouver des solutions plus respectueuses de notre environnement, à l’instar du Oceanbird !
Un voilier-cargo écologique, capable de traverser l’Atlantique en 12 jours grâce à la seule force du vent.
On fait le point sur ce géant, qui devrait prendre la mer dès 2024 !
Une solution d’avenir qui s’inspire du passé de la navale !
Pendant des milliers d’années, avant l’avènement des bateaux à vapeur puis thermiques, la force du vent ; et donc l’énergie éolienne ; a été la seule propulsion pour les bateaux.
On retrouve en effet les premières traces de navires à voile en Mésopotamie, sur un morceau d’argile datant de 4000 ans avant J.C. !
Plus de 6000 ans plus tard, c’est ce type de propulsion, considérablement amélioré par de nombreuses innovations, qui pourrait bien permettre au secteur du transport maritime de “reverdir” son blason.
Bien entendu, l’Oceanbird n’est pas du tout un voilier “classique”.
Le projet a été officiellement lancé en 2015 lorsque Jonas Kleberg, président de Soya Group, une holding suédoise qui détient la compagnie maritime Wallenius Marine, demande à ses équipes de trouver des sources d’énergie alternatives aux énergies fossiles pour propulser ses navires.
Pour trouver une solution, Wallenius s’associe à l’organisme de recherche SSPA, spécialisé en hydrodynamique et model-testing, ainsi qu’à l’Institut royal de Technologie de Stockholm (KTH). Ces derniers avaient entamé dès 2009 des recherches sur le sujet, arrivant à la conclusion que seule l’énergie éolienne était viable pour faire fonctionner des bâtiments aussi grands en atteignant un objectif de réduction de 90% des émissions de CO2.
Au total, quatre années de R&D ont été nécessaires pour mettre au point le design concrétisable de ce cargo écologique du futur.
Un géant des mers silencieux !
Ce voilier-cargo sera impressionnant, notamment lorsque l’on sait le vent sera sa seule propulsion en mer :
- 200 mètres de long
- 40 mètres de large
- 105 mètres de haut
- 35 000 tonnes
- capable de transporter jusqu’à 7000 voitures
Même si il sera loin de détrôner les plus gros cargos existants, que ce soit en taille ou en capacité, c’est bel et bien dans sa propulsion que réside l’innovation.
En effet, il est doté de cinq grandes ailes télescopiques de 80 mètres de haut, réalisées à partir d’un alliage d’acier et de matériaux composites et assez grandes pour permettre de mouvoir les 35 000 tonnes de l’Oceanbird.
Celles-ci peuvent pivoter à 360° afin de mieux capter le vent et peuvent également être réduites si les conditions météorologiques se dégradent ou pour passer sous un pont.
La gestion de l’orientation des ailes du navire est d’ailleurs confiée à des algorithmes, capables d’ajuster en temps réel leurs orientations et ainsi optimiser le captage du vent tout au long du trajet.
“Les voiles et la coque fonctionneront ensemble comme une seule unité pour maîtriser le vent de la manière la plus efficace”, explique Mikael Razola, project leader chez Wallenius Marine.
Ce système permet ainsi à l’Oceanbird d’atteindre une vitesse de 10 nœuds, soit un peu moins de 20 km/h.
À cette vitesse, ce cargo éolien sera capable de traverser l’Atlantique en seulement 12 jours, contre huit en moyenne pour les cargos classiques à propulsion thermique.
Un temps de trajet certes quelque peu rallongé, mais une propulsion propre à 90% grâce à la force motrice éolienne.
Le navire n’utilisera en effet ses moteurs thermiques qu’en cas d’incident ou pour réaliser des manœuvres en zone portuaire.
Avec ses voiles de 80 mètres de haut, les plus grandes jamais construites, l’Oceanbird sera le plus haut navire au monde !
Mise à flots dès 2024 !
Un premier essai d’un modèle réduit a déjà eu lieu avec des résultats plutôt encourageants pour le futur. Des tests ont également été effectués pour étudier l’inclinaison du navire, ainsi que les performances du moteur et des gouvernails du bateau.
Pour le moment l’enregistrement des premières commandes est prévu d’ici fin 2021 et les premiers modèles de l’Oceanbird devraient voguer en mer à partir de 2024.
Il faudra donc encore attendre quelque peu avant de voir les voir naviguer sur nos océans, mais ce projet représente d’ores et déjà une très grande avancée dans le domaine du fret maritime.
D’autres projets de cargo-voilier sur les rails
Si le projet d’Oceanbird est le plus abouti pour un cargo de cette envergure, de nombreux autres projets visant le même objectif, c’est-à-dire diminuer drastiquement les émissions de CO2 du fret maritime, sont en cours.
En France, on retrouve notamment Neoline, une entreprise nantaise créée en 2015.
Cette dernière devrait dès cette année lancer le chantier de la première génération de ses navires plus respectueux de l’environnement, long de 136 mètres, capable de relier Saint-Nazaire à Baltimore, au nord-est des États-Unis à une vitesse moyenne de 11 nœuds. Celui-ci sera construit par le groupement porté par l’entreprise Neopolia, qui fédère 240 entreprises des Pays de la Loire.
Ce navire n’utilisera pas de voiles rigides comme l’Oceanbird mais des voiles souples.
Neoline prévoit déjà une seconde génération de ce modèle, long de 210 mètres, à l’horizon 2030.
“Le fait qu’une société aussi établie que Wallenius développe un cargo à voile valide notre concept” souligne Jean Zanuttini, fondateur de Neoline.
“Le vent n’a aucune externalité négative, à partir du moment où on sait aller le chercher !”
Responsable de près de 3% des émissions de CO2 à l’échelle mondiale, de 10% des émissions dans le domaine des transports en général et représentant à lui seul 7% de la consommation mondiale de pétrole, le transport maritime se doit d’opérer une profonde mutation, plus respectueuse de l’environnement.
À l’image de l’Oceanbird ou du concept porté par Neoline, l’énergie éolienne (ou énergie vélique) pourrait à terme, si ce genre de projet se multiplie, permettre de réduire de 80% à 90% les émissions du secteur !
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Image de couverture : photo d’illustration.
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