Le Vaucluse inaugure la première centrale solaire flottante d’Europe !

 

Le 18 octobre dernier, Akuo Energy inaugurait la première centrale solaire flottante de France.

ployée dans le Vaucluse (PACA) sur un plan d’eau artificiel, cette centrale promet de produire une électricité verte dorigine contrôlée.

Une première en France, mais également en Europe !

On fait le point pour vous dans notre article de la semaine.

 

« O’Mega 1 » : 47 000 panneaux solaires recouvrant 17 hectares.

Située à Piolenc dans le Vaucluse, cette imposante centrale solaire recouvre 17 hectares, soit un tiers de la surface totale du lac artificiel sur lequel elle est installée.

Nommée « O’Mega 1 », la centrale, est composée de plus de 47 000 panneaux photovoltaïques qui fourniront 17 mégawatts d’électricité verte par an. C’est l’équivalent de la consommation annuelle en électricité de 4700 foyers soitenviron 10 000 personnes.

Les modules et les panneaux photovoltaïques sont fixés sur 52 000 flotteurs qui seront posés sur le lac artificiel.
Ces flotteurs ont été assemblés au préalable sur terre avant d’être remorqués à la surface de l’eau puis fixés sur des ancrages à 10 mètres de profondeur et enfin reliés au réseau électrique grâce à un câblage.

De cette manière, la structure modulaire flottante sera capable de résister aux vents, aux intempéries et aux vagues.

Pour son offre, Akuo Energy, l’exploitant de la centrale solaire flottante, utilise la technologie « Hydrelio » de la PME française Ciel et Terre avec qui il a signé un accord de licence pour la France.

Cette structure flottante peut être installée sur « des bassins écrêteurs de crues et d’irrigation, des réservoirs d’eau potable, des bassins industriels, des terrains inondables ou encore des lacs de carrières, évitant ainsi de recourir à des sols » ,indique Akuo Energy.

Pour d’autres projets, O’Mega 1  sera également à même de s’adapter à des réservoirs d’eau de pluie, des bassins de rétention d’eau ou encore des barrages hydroélectriques. Convaincu du potentiel de la structure, le président d’Akuo Energy Eric Scotto insiste : « Ce n’est pas un prototype, mais la première de série ».

 

 

Valoriser des surfaces inutilisées pour favoriser la transition énergétique !

« Nous attendons beaucoup de cette centrale photovoltaïque flottante sur le plan d’eau d’une ancienne carrière d’extraction de matériaux pour la réalisation du TGV Méditerranée. Nous voulons montrer que cette utilisation intelligente et avantageuse d’un espace au cœur d’un territoire peut ouvrir la voie à une expansion massive de champs photovoltaïques sur des lieux similaires en France », indique Eric Scotto.

« La valorisation de surfaces inutilisées permet d’envisager une transition énergétique sans conflit d’usage, facilitant ainsi l’acceptabilité des projets par la population. Le maire, dès le départ, a cerné cet atout et cru au potentiel de cette filière, allant jusqu’à mettre en œuvre des actions pédagogiques auprès des enfants et des habitants pour qu’ils s’approprient aussi l’initiative », a indiqué Eric Sotto.

 

 

Un projet à 17 millions d’euros pourune structure d’une durée de vie d’au moins 25 ans.

L’ensemble devrait durer au minimum 25 ans selon les constructeurs.

Côté financier, ce chantier réalisé avec Bouygues Energies & Services aura couté la coquette somme de 17 millions d’euros. Une partie de cette somme a été fournie par la mairie à hauteur de 6%, une autre par la population locale à hauteur de 17%. Le projet a également bénéficié d’un financement participatif via Akuo Coop, la plateforme de Akuo Energy.

Marc Neyret a également précisé que « l’impact sur la vie aquatique est extrêmement faible. Ce n’est pas un couvercle qu’on pose sur l’étang », indique-t-il. « On abaisse la quantité de lumière qui va entrer dans l’eau et du même coup la température, mais on limite de la sorte les évaporations et la prolifération d’algues, et l’on protège les petits alvins de leurs prédateurs. »

Piolenc : première commune à « énergie positive » de France

Avec cette centrale électrique, ce village du Vaucluse est en passe de devenir la première commune à énergie positive de France, c’est-a-dire une commune qui en produit plus qu’elle n’en consomme.

Mais au-delà de cet aspect, le maire, Louis Driey, souhaite inclure une démarche d’agro-énergie pour Piolenc.

En effet, une ferme a été installée sur le site pour les agriculteurs locaux. Elle permettra notamment d’approvisionner les cantines scolaires voisines en produits biologiques.
Elle sera financée à l’aide d’une partie des revenus provenant de la centrale Photovoltaïque (PV).

Avec cet exploit et sa taille imposante, la ville porte fièrement le titre de « première centrale flottante européenne ». Cependant cette distinction ne sera que de courte durée.
En effet, Raissac d’Aude, commune d’Occitanie, a obtenu en juin dernier l’autorisation de débuter la construction de sa future centrale solaire flottante d’Akuo Energy. Et ce avec un mégawatt de plus que sa consœur, passant ainsi directement en première ligne. Ces structures sont néanmoins encore bien loin du record mondial détenu par la Chine pour sa centrale solaire flottante de plus de 86 hectares, soit la taille de 120 terrains de football mis bout à bout.

 

 

Multiplier par 5 l’énergie photovoltaïque d’ici à 10 ans en France

En comptant l’ensemble des lacs artificiels, des bassins hydroélectriques ou autres étangs non classés Natura 2000 présents sur le territoire et proches d’un poste de raccordement pour transférer l’énergie, le potentiel de ce type de production d’énergie est colossal. « C’est un tournant décisif pour le développement des énergies renouvelables », a déclaré Eric Scotto, lors de l’inauguration du site.

Présente lors de l’inauguration du site en compagnie de la secrétaire d’Etat Brune Poirson, la Ministre de la Transition Écologique Elisabeth Borne a insisté sur le fait que « le photovoltaïque doit multiplier sa puissance par deux d’ici à 2023, et par cinq d’ici à 10 ans en France. »

L’aboutissement de ce projet arrive après 10 ans de recherches et de prototypes durant lesquels le maire s’est battu pour faire de Piolenc unmodèle de développement durable.

A l’origine, c’est Bernard Prouvost, aujourd’hui fondateur de la PME Ciel et Terre, qui a eu l’idée de ce projet sur lac.
« J’avais vécu avec l’éolien des conflits de voisinage, des conflits juridiques, je ne voulais pas revivre cela avec le solaire », précise-t-il. « A l’époque, j’avais anticipé que le foncier manquerait rapidement pour faire de grandes centrales solaires en France ou dans les pays à forte densité ».

Avec la réalisation sur l’eau, ce projet évitait de rentrer en concurrence avec l’utilisation agricole des terres et assurait plus facilement sa pérennité.

 

Une énergie renouvelable garantie « d’origine contrôlée » et française !

Autre avantage de cette centrale solaire : l’énergie renouvelable sera garantie d’origine contrôlée.

Ainsi, les clients qui souscriront à l’offre Electricité Verte dOrigine Controlée (EVOC) d’Akuo, seront certains que leur fournisseur s’engage exclusivement dans des énergies renouvelables produites en France ; comme le solaire, l’éolien ou encore l’hydroélectricité.

Une proposition assez rare, puisqu’aujourd’hui, si de nombreux fournisseurs proposent des offres « vertes » garanties dorigine contrôlée, rien n’assure pour autant que l’énergie soit bel et bien produite en France.

En plus d’AkuoEnergy, six autres producteurs d’énergie renouvelable indépendants proposeront l’offre EVOC en partenariat avec le fournisseur d’énergie verte Plüm Energie. On retrouvera donc parmi ces producteurs Boralex, Nass & Wind, Reden Solar, Tenergie, Valorem et VSB énergies nouvelles.

 

 

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*Photo de couverture : photo d’illustration