ISTHY : les travaux du futur institut national du stockage d’hydrogène vont commencer en France

 

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L’entreprise Rougeot Energie va superviser la construction du premier centre d’essais et de certifications des systèmes de stockage d’hydrogène en France.

Baptisé ISTHY, le centre a reçu récemment le permis de construire délivré par la mairie de Fontaine (Territoire de Belfort) et les travaux devraient débuter au premier semestre 2021 pour une mise en route opérationnelle d’ici fin 2022 ou tout début 2023.

On fait le point pour vous dans notre article de la semaine.

 

 

Une première pour la France

Rougeot Energie, filière du groupe de travaux publics Rougeot, est spécialisée dans les énergies renouvelables et plus particulièrement dans les opportunités offertes par l’hydrogène. L’entreprise sera à la tête de ce projet à Fontaine, en association avec l’Université de Franche-Comté, dans le département du Territoire de Belfort.

Ce centre d’essais et de certifications des systèmes de stockage de l’hydrogène nommé ISTHY est unique en France. Il permettra de réaliser des opérations pour le compte de “constructeurs, d’équipementiers et industriels français”, précise Rougeot Energie, et plus précisément dans le secteur automobile.

Le groupe s’appuiera sur des référentiels mondiaux afin de réaliser les tests des réservoirs de façon indépendante. Le but final étant de garantir à la fois la sécurité et l’efficacité de ces réservoirs.

À l’heure actuelle, on dénombre seulement huit centres dans le monde capable d’évaluer les capacités de ces réservoirs en carbone bobinés et contenant de l’hydrogène sous haute pression.

Grâce à ISTHY, le groupe espère fournir à la France une certaine indépendance en termes de contrôle et permettre ainsi aux constructeurs et équipementiers d’éviter de passer par des délais d’attente souvent très longs.

“Le centre Isthy se veut collaboratif et mettra à disposition ses équipements, ses connaissances industrielles et son expertise, au service des organismes de recherche publics ou privés, et de la formation”, indique également Rougeot Énergie.

Avec un début des travaux prévu pour le premier semestre 2021, le lancement de l’activité commerciale est pour le moment prévu pour janvier 2023. 

 

 

Un bâtiment pensé pour s’intégrer dans son environnement

 

Sur le site de l’Aéroparc de Fontaine, ce centre s’étendra sur 2000 m2, sur un terrain de 20 000 m2.

“Imaginé par Emmanuelle Andreani, architecte (agence SIZ’-IX), ce bâtiment à très faible impact environnemental sera dédié aux départements administratifs et techniques. Cinq cellules extérieures seront également réalisées pour assurer les essais sous gaz, sous pression et mécaniques des équipements stationnaires, embarqués et transportés”, détaille Rougeot Energie dans son communiqué de presse.

Le projet sera constitué de quatre parties avec un bâtiment dédié aux locaux d’essais techniques et bureaux, et trois ouvrages enterrés qui se concentreront sur les essais sous pression hydraulique et du gaz.

Le projet à pour but de concilier à la fois une zone d’activité technique tout en préservant le paysage. Ainsi, “le traitement du volume en béton foncé permet d’avoir une intégration harmonieuse dans le paysage à l’esprit d’une forme monolithique ancré au sol.” indique l’agence SIZ’IX.
“Les ouvertures en façades sont accompagnées par des panneaux d’occultation en verre translucide teintés de couleurs bleus et turquoises.”

Un espace dédié à la recherche et un centre de formation feront également partie de l’Institut et permettront d’accueillir des professionnels de l’automobile en reconversion dans l’hydrogène.

 

 

Un projet du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA)

Côté financier, Rougeot Energie s’est associé à l’entreprise Tandem, expert en immobilier d’entreprises à Belfort ainsi qu’à la Banque des Territoires.
Le projet s’inscrit dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA), mis en place par l’Etat pour co-financer les projets innovants, et bénéficie également d’investissements classiques.
Dans ce cadre, le projet profitera d’un investissement global d’un montant de 15 millions d’euros pour réaliser ce centre.

ISTHY fait partie des 29 projets inscrits dans le dispositif Territoire d’Innovation, pour lequel le nord Franche-Comté avait été retenu avec son projet “Transformation d’un territoire industriel”.  Il fait donc partie des 24 projets sélectionnés en France.

 

À (re)lire : [Plan Hydrogène] Le gouvernement dévoile son plan à 7 milliards sur 10 ans !

 

 

Le Nord Franche-Comté engagé depuis longtemps dans l’hydrogène

Ce n’est pas la première fois que le Nord Franche-Comté s’intéresse de près au développement la filière de l’hydrogène.
Dès 1999, les premiers travaux portés sur les systèmes de piles à combustible débutaient déjà grâce à la plateforme FC Lab, Fédération de Recherche regroupant cinq laboratoires, dont l’institut FEMTO-ST. 

L’objectif de cette Fédération de Recherche est de développer le potentiel de la pile à combustible, qui représente aujourd’hui un point primordial du “mix” énergétique mondial.
Pour rappel, la pile à combustible peut s’intégrer aussi bien dans des systèmes de stockage de l’énergie embarqués (véhicules électriques et hybrides) comme stationnaires (alimentations hybrides décentralisées, stockage tampon d’énergie électrique,…), et représente donc un fort potentiel dans le domaine de l’Hydrogène.

 

 

Un partenariat fort avec l’université de Franche-Comté

 

La région s’impose également sur le sujet de la formation, puisqu’en 2013, l’Université de Franche-Comté est devenue la première université française à créer un cursus dans la filière de l’hydrogène.

Ce master en ingénierie (CMI) spécialisé en hydrogène-énergie et efficacité énergétique s’applique à former en l’espace de cinq ans des ingénieurs de pointe, en production et gestion de l’énergie avec une approche principalement orientée sur l’hydrogène, énergie d’avenir.

L’association de Rougeot Energie et de l’Université de Franche-Comté dans ce projet n’est pas anodine, puisque ce partenariat va permettre de renforcer leur collaboration via la formation mais également le recrutement des étudiants du cursus master ingénierie (CMI) spécialisé en hydrogène-énergie.

Rougeot Energie parraine les promotions 2019 ROUGEOT1 et 2020 ROUGEOT2 de la formation CMI H3E et, à ce titre, il soutient financièrement ce cursus à hauteur de 10 000 euros par an, soit un montant total pour l’ensemble du cursus s’élevant à 50 000 euros. Grâce à ce financement, les étudiants pourront bénéficier de matériels spécifiques et à la pointe de l’innovation pour un apprentissage à la hauteur de ce cursus innovant.

“Nous nous réjouissons de pouvoir travailler avec l’Université de Franche Comté. Et ce parrainage nous permet d’être en contact direct avec de nouvelles générations d’ingénieurs, et eux, d’être en prise directe avec la réalité de l’entreprise qui apporte sa caution aux orientations du master. C’est un moyen pour dialoguer régulièrement, construire des actions, activités et évènements” , indique Christophe Rougeot, président du groupe.

 

La création du centre ISTHY est une excellente nouvelle pour le secteur de l’Hydrogène. Rappelons que la mobilité à Hydrogène est l’une des clés d’une mobilité moins polluante.

Une énergie d’avenir donc, qui vient d’ailleurs d’être dotée depuis septembre dernier d’une enveloppe de 7 milliards sur 10 ans par le gouvernement français, afin d’accélérer son développement.

 

En savoir plus : https://www.isthy.fr

 

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