First Light : le train à traction solaire testé à Londres

 

Au Royaume-Uni, la compagnie ferroviaire britannique South Western Railway (SWR) a annoncé, le mois dernier, le lancement de son projet de train alimenté par l’énergie solaire pour le mois d’août.

En collaboration avec l’entreprise Riding Sunbeams, spécialisée dans la fourniture d’électricité solaire, c’est dans la gare d’Aldershot, au sud de Londres, que la compagnie SWR a présenté le 17 juillet dernier son projet First Light au public.

Objectif : réduire l’impact environnemental des trains en limitant les émissions de gaz à effet de serre et diminuer les coûts d’exploitation.

On fait le point pour vous dans notre article de la semaine.

 

Alimenter directement les voies grâce à des panneaux solaires

 

Afin de faire fonctionner ce train, 135 panneaux solaires fixes seront installés au sol et à proximité de la gare ferroviaire (sur la ligne Londres Waterloo – Alton), permettant ainsi d’alimenter directement les voies ferrées électrifiées.

Ces panneaux seront installés dans des hangars ferroviaires et branchés dans les sous-stations placées à intervalles réguliers (tous les 2 miles environ – soit 3,2 km) sur les rails alimentés au courant continu.

L’électricité provenant des panneaux solaires n’entrera donc jamais dans le réseau électrique et sera directement redistribuée en courant de tractions sur la voie ferrée.

 

 

Ouvrir « la voie à un secteur ferroviaire sans émission au Royaume-Uni »

 

Le premier objectif de ce projet est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, et leurs effets néfastes sur l’environnement.

Le directeur de Riding Sunbeams espère que la mise en route de ce projet « ouvrira la voie à un secteur ferroviaire sans émission au Royaume-Uni ».

Dans un second temps ce projet devrait également permettre de réduire les coûts relatifs à l’exploitation des trains en puisant directement son électricité dans l’infrastructure existante. Le tout en utilisant des sources d’énergies renouvelables disponibles et pouvant être développées pour d’autres trains par la suite.

 

 

Une première pour l’industrie ferroviaire britannique et une première mondiale !

 

First Light est une première pour l’industrie ferroviaire britannique mais également une première mondiale !

Si d’autres projets de trains solaires existent et fonctionnent, c’est la première fois que l’alimentation en énergie solaire se fait de manière directe via les voies ferrées.

En effet, habituellement, les panneaux voltaïques permettant au train de se recharger se trouvent sur le toit et non pas en gare et au sol comme c’est le cas ici avec ce projet. Mais avec cette méthode, la puissance fournie reste limitée.

En Australie par exemple, un ancien train « red rattler » a été réhabilité et fonctionne uniquement grâce à l’énergie solaire des panneaux voltaïques fixés sur son toit depuis 2017. Il permet de réaliser un trajet de trois kilomètres entre le centre-ville de Byron Bay et un hôtel présent sur la plage.
Il dispose en revanche d’un moteur diesel au cas où l’énergie fournie serait insuffisante.

Avec ce projet la compagnie ferroviaire et le Royaume-Uni font un grand pas en avant vers le « zéro émission » qui tend à être adopté pour de nombreux moyens de transport dans le but de répondre aux attentes des nouvelles législations en matière de climat.

Le projet est entièrement financé par Innovate UK et le ministère des Transports britannique est soutenu par de nombreux groupes, dont une organisation caritative dédiée au changement climatique.
Parmi ces entreprises on retrouve l’Imperial College London, l’université de Bristol, l’ONG 10:10 Climate Action, Network Rail, accompagnés de consultants en ingénierie et énergies renouvelables.

 

Assez d’ensoleillement en Angleterre pour un tel projet ?

 

Si le projet First Light semble être en très bonne voie, une interrogation de taille persiste quant à la viabilité du projet : l’exposition au soleil.

En Angleterre, l’ensoleillement est bien moins important que dans des pays comme l’Australie. Un manque d’exposition pourrait donc perturber le fonctionnement du projet.

Pour y parer, Clair White, la cheffe du projet First Flight a indiqué que l’entreprise prévoyait de coupler l’énergie solaire à l’énergie éolienne dans le futur, afin de compenser le faible rendement potentiel des panneaux solaires sur certaines périodes.

Si les premiers tests s’avèrent concluants, il ne fait aucun doute que ce système sera adapté à de nombreux autres projets à venir, que ce soit en Angleterre mais, espérons-le aussi,dans de très nombreux autres pays.

 

 

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