Du géotextile à base de fibres de chanvre en alternative aux matériaux pétrosourcés
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Feu vert pour la production de géotextiles biodégradables en Occitanie !
Après avoir bouclé un tour de table de près de 30 millions d’euros, le projet d’Occitanie Géotex, porté par l’ingénieur Victor Lamego, va voir le jour à Laroques d’Olmes en Ariège.
Objectif : offrir une alternative aux géotextiles pétrosourcés dans les domaines de la construction et de l’agriculture.
145 millions de mètres carrés de géotextile consommés en 2022
Rien qu’en France, 145 millions de mètres carrés de géotextile auraient été consommés en 2022.
Les géotextiles sont notamment utilisés dans les secteurs du Bâtiments et du Génie Civil. Ils permettent d’assurer la stabilité des sols et de créer une barrière entre un terrain naturel et les ouvrages en eux-mêmes (bâtiments, chassées, ect.). Ils sont également largement utilisés en agriculture.
Problème : les géotextiles sont aujourd’hui totalement pétrosourcés et synthétiques.
Le projet d’Occitanie Géotex vise donc à proposer une véritable alternative aux produits actuels.
Un géotextile “vert” : biosourcé et local
Concrètement, ce géotextile biodégradable sera fabriqué à partir de fibres végétales (chanvre) et animales (laines). Avec, idéalement, un sourcing des matières le plus local possible.
L’entreprise a d’ailleurs déjà lancé la production de 400 hectares de chanvre dans la région Occitanie pour préparer le lancement de la production.
À terme, Victor Lamego estime qu’il faudrait 4 000 hectares de matières premières pour répondre à la demande, contre 200 hectares seulement consacrés à la culture du chanvre dans la région en 2022.
Ce géotextile “vert” sera fabriqué par ruban de 4 mètres de largeur, afin de se rapprocher des standards des produits actuels.
« Il y a eu un gros travail d’ingénierie pour mettre au point une telle largeur avec des produits naturels », souligne Victor Lamego.
Près de 30 millions d’euros d’investissements !
Pour le moment, ce ne sont pas moins de 29,5 millions d’euros qui vont être injectés dans ce projet, avec notamment des investissements de l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et du conseil régional d’Occitanie.
7,5 millions d’euros seront utilisés pour la construction de l’usine, bâtie sur le site d’une ancienne fabrique de textile à Laroques d’Olmes en Ariège et 22 millions d’euros seront injectés pour l’équipement industriel.
Victor Lamego vise un début de la production en 2026 et estime que l’entreprise devrait atteindre une part de marché de 5 à 7% en 2028 : « nous visons actuellement un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros d’ici 2028 », précise-t-il.
Alors que de nombreux secteurs, notamment ceux du Bâtiment et du Génie Civil, cherchent à accélérer leur décarbonation, un géotextile “vert” et biodégradable pourrait être une pierre de plus à l’édifice.
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