Dernière ligne droite pour le tronçon souterrain du RER E

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Plus de 20 ans après sa mise en service, le RER E, qui relie actuellement Haussmann Saint-Lazare (Paris 9e) à Chelles Gournay (77) et Tournan (77), poursuit son grand chantier pour améliorer la desserte de l’Ouest francilien. Malgré de nombreux défis et contraintes, son premier tronçon souterrain de 8 km devrait être inauguré dès avril 2024 pour permettre une mise en service partielle du RER pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Retour sur ce chantier colossal.

Un défi technique

En Ile-de-France, le réseau Transilien accueille chaque jour plusieurs millions de voyageurs. Un chiffre en constante augmentation qui s’apprête à se multiplier à l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques de Paris qui se dérouleront durant l’été 2024. Pour l’événement, SNCF Réseau et Île-de-France Mobilités ont mis les bouchées doubles sur le chantier du RER E, mené par le projet EOLE (Est-Ouest Liaison Express), et visant à prolonger la desserte de l’Ouest parisien.

Le projet EOLE comprend entre autres la modernisation des 47 km de voies existantes et la création de 8 km de nouvelles voies, ainsi que la modernisation/création de 14 gares. Mais l’essentiel des travaux se concentre en grande partie sur sa nouvelle infrastructure en tunnel de 8 km située entre Haussmann Saint-Lazare et Nanterre, pour permettre de relier par la suite Nanterre à la ligne déjà existante Paris/Mantes.

Pour utiliser ce nouveau tronçon, 3 nouvelles gares ont dû être créées, dont la gare de Nanterre-La-Folie, de La Défense et de la Porte Maillot. Le tunnel a été creusé via deux méthodes : l’une par forage via un tunnelier, et l’autre par creusement en méthode dite traditionnelle.

Pour construire le tunnel sur 6 km, EOLE a eu recours au forage à l’aide d’un tunnelier par pression de boue, permettant d’améliorer la stabilité du front de taille et de faciliter le transport de déblais. Le tunnelier se compose d’un bouclier permettant de creuser et de poser des « voussoirs » (éléments préfabriqués de la voûte qui forment le tunnel). Le tunnelier a commencé son travail par Courbevoie en février 2019, avant de rejoindre Haussmann Saint-Lazare après trois années de creusement. Il a ensuite été démonté puis évacué par morceaux par la Porte Maillot.

De part et d’autre du tunnel, c’est la méthode traditionnelle qui a été utilisée pour réaliser sur les 2 km restant du tunnel, la connexion entre la gare existante Haussmann Saint-Lazare et le nouveau tunnel qui reliera la gare de La Défense à Nanterre-la-Folie. Au total, plus d’un million de tonnes de terres d’excavation ont été évacuées pour la construction du tunnel.

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Un timing serré pour les JO 2024

Et si le chantier a déjà pris un an et demi de retard, il devrait bien être achevé à temps pour accueillir des voyageurs du monde entier dès le printemps 2024.

En effet, après la mise en service technique du nouveau tunnel réalisée début juillet 2023, les 3 gares concernées entrent dans leur phase de finition. En fin d‘année 2023, le second œuvre de la gare de La Défense prenait fin. Le chantier de la nouvelle gare souterraine de Neuilly-Porte Maillot, quant à lui, est en cours d’achèvement.

La nouvelle gare de Porte Maillot deviendra une gare d’ampleur, similaire à celle de Denfert-Rochereau, et permettra d’accueillir environ 35 000 voyageurs chaque jour, qui pourront rejoindre depuis cet arrêt du RER E la ligne 1 du métro, la ligne C de RER mais aussi bientôt la ligne de tramway T3b dont les travaux de prolongement sont en cours.

Cette dernière représente un pôle primordial au sein du projet, puisque la Porte Maillot sera un véritable carrefour à l’occasion des JO 2024, avec l’aménagement de voies olympiques réservées à la circulation des personnes accréditées par le comité d’organisation, et l’accueil, dans les hôtels du secteur, des membres du CIO.

Cette conversion constitue une part importante d’énergie renouvelable pour le mix énergétique de l’île et s’inscrit dans l’objectif d’innovation technologique et de transformation durable du paysage énergétique de cette région non-interconnectée.