Bientôt un TGV direct reliant Bordeaux à Londres en moins de 5 heures ?

Vous rêvez d’un TGV direct reliant Bordeaux à Londres en moins de cinq heures ? Vos vœux pourraient bientôt être exhaussés.

En effet, alors qu’un expatrié du Royaume-Uni sur quatre vivrait dans la région Aquitaine, les quatre gestionnaires d’infrastructures du réseau, SNCF-Réseau, Eurotunnel, Lisea et HS1, ont annoncé lundi dernier, 15 octobre 2018, dans un communiqué, le lancement d’une étude de faisabilité.

Objectif : relier en direct Bordeaux à Londres en contournant Paris, le tout en moins de cinq heures.

 

 

Une étude de faisabilité de cinq mois

 

Résultant d’un accord signé entre les quatre gestionnaires d’infrastructures et annoncé d’une même voix dans un communiqué, cette étude de faisabilité, qui doit durer cinq mois, portera notamment sur l’adaptation de la gare de Bordeaux-Saint-Jean et de la mise en place des installations nécessaires aux contrôles de sécurité transfrontaliers.

En effet, sur ce point, la France et le Royaume-Uni disposent d’un contrôle ferroviaire unique où les passeports sont vérifiés par les deux autorités directement au moment du départ, ce qui permet aux passagers, une fois arrivés, de quitter la gare sans autre vérification ou contrôle.

Pour qu’une ligne Bordeaux-Londres soit mise en place, la gare de Bordeaux-Saint-Jean devra donc s’équiper d’un terminal international, à l’instar de celui mis en place au sein de l’espace Eurostar de la Gare du Nord à Paris par exemple.

L’étude examinera donc les moyens, ainsi que les coûts associés, de telles installations en gare de Bordeaux-Saint-Jean.

 

 

Brexit ou pas, la demande est là !

 

Dans le contexte flou imposé par le Brexit, les différents gestionnaires du réseau affirment pourtant que la demande est bien là, comme l’a expliqué à Reuters, Philippe Jausserand, directeur commercial de Lisea : « Avec le Brexit, il y a aujourd’hui beaucoup d’interrogations sur les voyages transmanche dans le futur, mais la demande des passagers est là et elle perdurera, quelles que soient les règles ».

Et pour étayer ces propos, les quatre partenaires répètent que rien qu’en 2017, ce sont pas moins d’un million de passagers qui ont voyagé entre Londres et la région Aquitaine.

Si ces trajets s’effectuent pour le moment principalement en avion, des études montreraient que près de 20% de ces voyageurs opteraient pour effectuer ces voyages en train pour un trajet de cette distance.

Wendy Spinks, directrice commerciale de HS1 (la première LGV du Royaume Uni reliant notamment l’extrémité britannique du tunnel sous la manche à la capitale anglaise) affirme de son côté qu’un expatrié britannique vivant en France sur quatre vit dans la région de Bordeaux.

 

 

Des conditions réunies grâce à la LGV Tours-Bordeaux

Si un trajet en TGV direct entre Bordeaux et Londres est aujourd’hui possible, c’est grâce à la mise en service, en juillet 2017, de la LGV (Ligne à Grande Vitesse) entre Tours et Bordeaux.

LGV sur laquelle nous avons travaillé chez Bee Engineering et qui remporte d’ailleurs un succès qui dépasse les attentes de la SNCF, puisque le nombre de passagers entre Paris et Bordeaux a augmenté de 70% en un an, sur cette ligne qui permet de relier ces deux grandes villes en seulement 2h04, au lieu de 3h14.

Comme l’explique Philippe Jausserand, directeur commercial de Lisea, le concessionnaire de la ligne de TGV Tours-Bordeaux (détenu pour un tiers par Vinci) « Les conditions sont aujourd’hui réunies pour imaginer un futur terminal ferroviaire international à Bordeaux » puisque « La LGV entre Tours et Bordeaux constitue le dernier maillon d’un itinéraire à grande vitesse permettant un trajet direct, rapide et attractif vers Londres ».

 

 

Une mise en service d’ici 2022 ?

 

Si l’étude de faisabilité s’avère concluante, le TGV Bordeaux-Londres direct pourrait être inauguré dès 2021 ou 2022.

Il permettra donc de relier Bordeaux à Londres en moins de cinq heures en contournant Paris, comme c’est le cas aujourd’hui avec la ligne Bordeaux-Lille ou comme pour le futur Bordeaux-Bruxelles qui devrait entrer en service l’été prochain.

Les voyageurs emprunteraient alors une rame de 400 mètres de long pouvant emporter jusqu’à 900 personnes, avec dans un premier temps une fréquence hebdomadaire, comme ce sera le cas du Bordeaux-Bruxelles qui reliera les deux villes en moins de quatre heures chaque samedi, puis avec des trajets plus fréquents en fonction de la demande et de la fréquentation.

 

 

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