Arkema prêt à démarrer son usine de matériau biosourcé à Singapour !

 

Temps de lecture : 5 min

Arkema annonce être bientôt prêt à débuter la production de l’Amino 11 et de son polymère, le polyamide 11 Rislan®, dans sa nouvelle usine de Jurong Island située à Singapour.
Initialement prévue pour fin 2021, la mise en service de cette usine interviendra finalement au cours du premier semestre 2022.

Objectif : augmenter de près de 50% sa capacité de production de polyamides biosourcés, issus d’huile de ricin, mais surtout renforcer sa présence en Asie.

On fait le point dans notre article de la semaine.

 

Le polyamide 11 : un matériau aux multiples avantages

Il s’agit de la seconde usine du groupe dédiée à la production de monomère Amino 11 et de polyamide 11 Rislan® 100% bio-sourcés issus d’huile de ricin.
Cette production, basée sur une matière première renouvelable et durable, représente une augmentation de 50% de la capacité mondiale de polyamide 11 d’Arkema.

Cet ambitieux projet est donc axé principalement sur la forte croissance en matière de matériaux avancés, bio-sourcés et recyclables.
Ici, c’est surtout sur le polyamide 11 Rislan®, surnommé le “nylon français”, obtenu par polycondensation de l’Amino-11, lui-même issu de l’huile de ricin, que l’usine sera focalisée. Ce polyamide est reconnu dans le monde entier pour ses propriétés hors du commun dans des applications exigeantes.

La société détient une grande expertise dans l’utilisation et la transformation de l’Amino 11. Lorsque cet intermédiaire est polymérisé, il permet de fabriquer les polymères “ABC” (Advanced Bio-Circular) de haute performance, comme le polyamide 11 Rislan®, 100% bio-sourcé et recyclable, et l’élastomère thermoplastique Pebax® Rnew®, partiellement bio-sourcé.
Deux matériaux qui répondent parfaitement aux besoins techniques d’Arkema.

Le polyamide 11 Rilsan® s’avère être un matériau de premier choix pour des applications exigeantes grâce à ses nombreux atouts comme la légèreté, la flexibilité, son retour d’énergie ou encore sa résistance thermique et mécanique.

Bio-sourcé, issu d’une culture durable qui ne nécessite aucune déforestation et n’est pas en compétition avec des besoins alimentaires, il est recyclable comme tous les autres thermoplastiques d’Arkema et s’inscrit parfaitement dans une logique d’économie circulaire.

Un matériau très utile dans de nombreux secteurs comme les véhicules à énergies nouvelles, pour remplacer certaines pièces de métal et alléger les véhicules électriques, le secteur médical, l’impression 3D, les biens de consommation, le sport ou encore l’électronique.

 

 

Un chantier important à la pointe de la technologie

Pour le financement de cette usine, Arkema a placé en octobre 2020 sa première obligation verte (permettant le financement de projets contribuant à la transition écologique) d’un montant de 300 millions d’euros.
En plus de ce chantier faramineux, la firme a également investi dans plusieurs unités complémentaires en Chine pour développer ses polyamides.

Depuis le début de sa construction, le nouveau site de Singapour a pu profiter d’outils de simulation immersive permettant de mieux visualiser la réalisation de l’ouvrage.
Arkena a réalisé la modélisation de ses installations en 2015 pour concevoir l’unité de thiochimie de Kerteh en Malaisie, qui est depuis utilisée pour la construction de chaque nouvelle unité.

Grâce à cette modélisation des futures installations industrielles conçues en 3D, la société a réalisé un réel gain de temps sur les études et la construction, une réduction des coûts et des erreurs de conception, une augmentation de l’efficacité au démarrage de la production, une meilleure anticipation des travaux de maintenance ainsi qu’une amélioration de la formation des opérateurs.

Cette modélisation 3D a également permis aux acteurs de l’ingénierie et des opérations industrielles d’interagir en temps réel sur la construction. Une immersion qui permet aux opérateurs de connaître d’avance leur environnement de travail, mais aussi les points qui seront essentiels à leur avancée sur le chantier. Ces maquettes 3D serviront également par la suite pour des cas d’études et comme un outil de formation immersive pour réaliser des scenarii d’opérations.

Annoncée en 2017, la fin de construction de cette nouvelle usine prévue initialement pour début 2021 a pris plusieurs mois de retard dus à la pandémie mondiale. La mise en service interviendra donc au second semestre 2022.

 

 

Un développement en Asie

Jusqu’à présent, Arkema ne disposait que d’un seul site pouvant fabriquer de l’Amino 11, situé en France, à Marseille.
Celui-ci s’occupait jusqu’à maintenant de fournir les usines européennes, chinoises et américaines pour la polymérisation et le compoundage (processus permettant le mélange par fusion de matières plastiques et d’additifs).

Grâce à l’arrivée de ce nouveau site à Singapour, Arkema augmentera la flexibilité de sa chaîne d’approvisionnement tout ayant la possibilité de fournir ses clients du monde entier directement depuis leur région d’origine.

Pour compléter son objectif de croissance dans cette zone, Arkema mise également sur deux autres investissements en Asie :

  • Le premier, qui consiste à investir pour une augmentation de 30% des capacités de production du site Sartomer à Nansha en Chine. 
  • Le second, qui repose sur le doublement de capacités de méthylène mercaptan sur le site de thiochimie en Malaisie.

 

 

Arkema vers un marché de spécialités

Afin de sortir peu à peu de ses activités trop cycliques, Arkema poursuit de plus en plus sa stratégie de croissance basée sur les acquisitions ciblées, notamment grâce à une focalisation sur les spécialités et les produits plus techniques.
Pour ce faire, le groupe entend miser sur le marché attractif et encore assez fragmenté des adhésifs, mais aussi des revêtements et des matériaux avancés comme les Polymères haute performance et les additifs de performance.

En 2019, ces spécialités représentaient 79% de son chiffre d’affaires. Depuis la cession fin 2020 de son activité de Plexiglass pour plus d’un milliard d’euros, les matériaux de spécialité représentent maintenant 87% des revenus de la société.

 

Avec les polyamides biosourcés qui s’intègrent dans les polymères haute performance et donc dans cette stratégie globale d’acquisitions ciblées, Arkema mise sur une croissance de ce marché qui pourrait bien se développer très rapidement grâce à l’expansion des recherches de solutions de développement durable de grands groupes.
Le français démontre une nouvelle fois qu’on peut réussir et se développer tout en en étant en complète
adéquation avec une politique RSE visant à améliorer l’impact sur l’environnement, notamment via le développement durable

 

 

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Photo de couverte : photo d’illustration.