Après la Norvège, la France signe avec le Danemark pour le stockage de CO2

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À l’occasion du Conseil Énergie qui s’est déroulé début mars à Bruxelles et qui a réuni les ministres des 27 États membres, la France et le Danemark ont signé un premier accord pour le transport et le stockage de carbone. Destiné à atteindre les objectifs climatiques de la France, ce nouvel accord devrait également permettre au pays d’obtenir des solutions à court terme pour la décarbonation de l’industrie européenne.

Stocker le CO2 en mer du Nord

Le 4 mars dernier, en marge du Conseil Énergie visant à échanger principalement sur la préparation de l’approvisionnement de l’hiver à venir et sur la flexibilité de la demande en énergie, la France a fait un nouveau pas en avant dans la lutte contre le changement climatique. Bien résolu à trouver de nouvelles solutions dans sa stratégie climatique, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie, a signé avec son homologue danois, Laars Aagaard, « une lettre d’intention et un accord bilatéral sur le transport transfrontalier de CO2 à des fins de stockage géologique permanent entre la France et le Danemark », précise le communiqué de presse du gouvernement 

La capture et le stockage de carbone sont une technologie clé pour accélérer la décarbonation de l’industrie et répondre aux attentes climatiques fixées par le pacte Vert européen. Cette technique, réalisée en trois étapes, permet de capter le CO2, principal responsable du réchauffement climatique, puis de le transporter avant de l’enfouir dans son stockage géologique pour limiter sa présence dans l’atmosphère. 

Mais à l’heure actuelle, la France ne dispose pas des sites d’enfouissement adéquats pour le stockage du CO2 sur son territoire, et doit donc réaliser rapidement des partenariats internationaux avec des pays qui réalisent de tels projets à court terme pour faire face à l’urgence climatique. 

Avec cet accord, l’objectif est donc de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre selon l’objectif européen (-55% d’ici 2030) mais également de créer un cadre réglementaire favorable entre les deux pays pour permettre aux industriels français de stocker leur carbone directement dans les sous-sols de la mer du Nord. Ainsi, les démarches de réserve des capacités de stockage au Danemark seront facilitées pour les acteurs industriels français soucieux de prendre part à la décarbonation en route.

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De véritables opportunités en Norvège et au Danemark

Selon l’accord signé, Paris pourrait envoyer dès cette année son CO2 vers la Scandinavie grâce à des navires qui transporteront le CO2 liquéfié. Sur le long terme, d’autres solutions plus économiques sont envisagées comme notamment un transport via carboduc (pipelines permettant le transfert du carbone) depuis les côtes françaises en passant par les ports néerlandais et belges. 

Le Danemark représente une solution de choix, puisque le pays possède une multitude de sites présents en mer du Nord. En mars 2023, le projet Greensand, premier projet de captation de dioxyde de carbone en mer du Nord, était inauguré avec pour objectif de stocker vers 2030 jusqu’à 8 millions de tonnes de CO2 par an. Mais malgré son potentiel, les capacités danoises ne sont pas suffisantes pour répondre aux objectifs de la France qui prévoit de stocker et d’envoyer vers d’autres pays huit mégatonnes de CO2 par an d’ici à 2030 et 20 mégatonnes d’ici à 2050. 

C’est pourquoi le ministre Roland Lescure s’est également tourné vers la Norvège en janvier dernier, en signant une lettre d’intention avec son homologue norvégien, quelques mois après avoir visité le site Northern Light qui propose des solutions de stockage de CO2 dans d’anciennes cavités pétrolières offshores en mer du Nord. Deux sites industriels français situés dans le Nord ont même débuté des travaux pour capturer et transporter leur CO2 vers la Norvège.

Cet accord marque une étape clé pour la France d’atteindre ses objectifs et ainsi de tendre vers la neutralité carbone de l’Europe en 2050.

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